Pris dans l’affolement de nos vies agitées, happés par nos habitudes chronophages, et surtout convaincus que l’autre est notre ennemi (nos proches y compris), nous oublions tout simplement l’essence même de notre nature, ce pour quoi la vie vaut le coup d’être vécue, la force vitale de notre humanité : l’Amour.
Nous pensons à tort « tout » donner et aimer l’Autre comme il se doit. Cet autrui qui ne voit pas, refuse ou maltraite notre amour. Mais que ce soit en couple, avec nos enfants, notre famille, nos amis ou tout simplement nos semblables, nous posons des conditions à notre affection. Nous aimons au conditionnel : « Je t’aime si… »
Je t’aime si tu m’aimes aussi.
Je t’aime si tu prends soin de moi.
Je t’aime si tu agis comme bon me semble.
Je t’aime si tu sais lire entre lignes.
Je t’aime si tu ne me contraries pas.
Je t’aime si tu me soutiens en toutes circonstances.
Je t’aime si tu m’aimes plus que je t’aime.
Je t’aime si tu ne m’envahis pas.
Je t’aime si tu es bien sage.
Je t’aime si tu me donnes « quelque chose ».
Je t’aime si tu m’assures un avenir sécurisant.
Je t’aime si tu m’apposes sur ton testament.
Je t’aime si tu ne me mens pas.
Je t’aime si je t’admire.
Je t’aime si tu m’admires.
Je t’aime si tu changes.
Je t’aime si tu m’acceptes tel que je suis. (Décryptage : « Parce que moi, je ne changerai pas ! »)
Nous donnons donc des conditions au don de notre amour. Et lorsque ces critères ne sont pas « respectés », nous nous sentons trahis, piétinés, pillés. Et alors qu’aimer inconditionnellement alimente notre source de vie, soumettre notre amour à condition nous affaiblit, nous assèche. Plus nous sommes dans le don authentique, plus notre source se remplit et se vivifie. Plus nous nous barricadons ou « monnayons » notre amour en espérant que l’objet de notre affection se décarcasse pour nous conquérir (et reconquérir sans cesse), plus notre source se tarit. Car ce n’est pas l’amour de l’autre qui nous « ressource » mais l’amour que nous portons aux autres, à l’Autre, à la Vie, à l’Univers. (…)Malheureusement devant l’imminence d’un conflit, devant un refus que l’on pense injustifié, face à une remarque blessante d’un de nos proches ou d’une récurrence qui nous agace chez l’autre, nous sommes comme « dépossédés » de notre substance affective. Nous oublions soudainement que nous aimons profondément l’être qui nous fait face. Notre amour fragilisé s’efface devant la vexation, la colère, le mépris, devant la peur d’être sur un piédestal éjectable. Alors, nous remettons en question notre amour. « Finalement, s’il dit ça, ou fait ça, c’est qu’il ne m’aime pas vraiment et s’il ne m’aime pas vraiment alors je ne l’aime plus. »
Aimez ici et maintenant. Sans attendre que l’autre s’excuse, confesse, comprenne, fasse, dise, change, donne… Aimer pour être heureux, car l’amour décuple notre capital bonheur et, par ricochet, invite l’autre à baisser les armes, à se sentir en sécurité, dans le non-jugement, libre d’être et libre d’aimer, à son tour.Extrait de « Cultivez votre bonheur » (Editions Eyrolles)
Belle journée à vous chers Lect’Ors !
PS: A tous mes Lect’ors et Lect’Ores qui ont déjà lu (et relu!) « Cultivez votre bonheur », ces extraits ont évidemment un air de déjà vu mais pas de panique ! Je suis sur du nouveau, du tout frais ! Promis !