Non loin de la mer, dans les environs de Bréhal, cette construction féodale a reçut au début du XVIème siècle, des adjonctions ornées d'un décor de style Renaissance.
On y observe des influences italiennes que nous retrouvons en Normandie, aux châteaux de Lasson et de Fontaine-Henry et dans l'abside de l'église Saint-Pierre à Caen.
Le plan, circonscrit par les douves, est de forme polygonal et se ferme autour d'une cour intérieur où s'élève un donjon quadrangulaire. Celui ci fut dérasé sous la Première République en même temps que les deux tours flanquant la poterne.
Ce sont là les vestiges de l'état précédent du château. Au fond de la cours, le corps de logis datant du XVIème siècle occupe deux côtés du polygone. Il s'appuie à une tour carrée d'où part, à angle droit, l'amorce d'une construction basse. Il est bâti en granit, il n'a qu'un étage surbaissé, au-dessus du rez de chaussée. Un toit modeste le couvre, qui s'interrompt au-dessus du pan coupé de l'aile.
Un certain aspect d'inachèvement en résulte. Tout l'intérêt se porte sur le décor dont l'élégante profusion se localise sur quelques points choisis des façades : encadrements des baies, entablement.
Il s'y lit tout le vocabulaire ornemental de la Première Renaissance : pilastres, candélabres, losanges garnis de feuilles, médaillons, animaux fantastiques.
Le raffinement de ce décor est extrême. Chaque détail est traité pour lui-même et paraît ainsi détaché d'une ordonnance qui vaut moins par l'harmonie des divers éléments qui la composent que par la qualité propre de chacun d'entre eux.
Les portes basses de la tour, la fenêtre de l'aile en forme de tabernacle et ornée de dauphins sont à cet égard caractéristiques.
Le château appartenait à Louis d'Estouville qui commanda la garnison du Mont-Saint-Michel pendant le siège des forces britanniques qui a eu lieu au XVème siècle. C'est à son fils Antoine d'Estouville que nous devons la partie de style Renaissance