Indignation de Balthazar N° 1/4
Je rue dans les brancards !
Je n’aime pas les boss peinards.
Ceux qui disent : « À quoi bon réagir,
C’est la crise. Laissons pourrir.
Pourquoi entamer une reconversion,
Une diversification,
Une adaptation ?
Le personnel, on s’en balance.
Vive la haute finance ! »
Voir les sociétés boire la tasse,
Moi, ça m’agace.
Y en a marre !
Point barres.
La France était une grande nation.
Elle est devenue un état-croupion.
Faut prendre la dimension
De la tragique situation.
Si je gouvernais,
Je refondrais la fiscalité,
Et j’en finirais avec le déficit abyssal
De la Sécurité Sociale.
Dans le temps,
(Mais c’était avant),
Un patron avait trois objectifs :
Le bien-être de ses effectifs,
L’excellence de sa gestion
Et des résultats d’exception.
Sinon, direction la sortie.
Pas de cadeau.
Aucun merci.
Sa carrière tombait à l’eau.
Quand un patron faisait
Capoter
Sa société,
Il s’éclipsait.
Aujourd’hui, il n’est puni,
Débarqué, châtié,
Que s’il a commis
Un délit d’initié !
Le big chief s’en fiche.
Dans trois mois, il rebondira.
L’infâme recommencera
Sans état d’âme.
Aujourd’hui, on est reconnu shérif
Quand on sait licencier,
Délocaliser,
Enrichir ses actionnaires,
Et devenir soi-même milliardaire.
Le patron, alors,
On l’honore.
On le décore.
S’il faute, c’est pas sa faute.
S’il saute,
Ce sera en parachute
Rempli d’or !
Douce sera sa chute.
Honte
Aux pontes
Bidons !
Les parachutes dorés
Me donnent des boutons,
Me mettent en colère,
Me fichent la diarrhée.
Je déclare la guerre
À ces parachutistes
Dont la réussite
Se solde par une déconfiture
Dont ils n’ont cure.
Ils s’en foutent royalement.
Ils ont, en suisse,
Placé leur fric en Suisse
Et vont passer du bon temps.
Il est grand
temps
LA CRISEQu’ les patrons pigent :
Les entreprises
Ne sont pas des marchandises
Qui s’achètent, se vendent,
Et se commandent
N’importe comment.
Faut changer la mentalité
Des businessmen,
Des grossiums,
Et autres grippe-sous.
Une société est avant tout
Une communauté
De femmes et d’hommes.
Voilà la vérité,
La priorité.