Saint-Tropez I Photo ©Var-matin
Les Français sont désormais en vacances, grâce à leurs congés payés. Mais d'où viennent-ils? Comment fonctionnent-ils ? Les Français sont-ils privilégiés ? Autant de questions auxquelles répond QUOTIDIEN LIBRE.C'est par un mouvement social que tout est arrivé. Les grèves de mai et juin 1936, sous le gouvernement de Léon Blum (Front Populaire), ont abouti à la satisfaction de certaines revendications ouvrières, dont les congés payés, qui permettent aux travailleurs de prendre deux semaines de vacances. Cette grande conquête sociale amorce la démocratisation du tourisme. Des centaines de milliers de Français, principalement les ouvriers de la région parisienne, découvrent la campagne et surtout la mer. Les premières vacances de 1936 resteront un privilège entretenu par les photos et films d'époque, avec en prime une troisième semaine (en 1956), une quatrième (1969) et une cinquième (1982).
Au regard du code du travail, "tout salarié a droit chaque année à un congé payé à la charge de l'employeur". Les temps partiels ont les mêmes droits que les temps complets et chaque employé a droit à 2 jours et demi de congés par mois de travail effectif, chez le même employeur. Cela correspond à 30 jours ouvrables de repos (25 jours ouvrés), soit cinq semaines pour un an de travail (calculé généralement du 1er juin au 31 mai). Le projet de loi sur la simplification de la vie des entreprises, adopté tout récemment à l'Assemblée, prévoit d'harmoniser ces notions de jour ouvré et ouvrable. Une durée de congés plus favorable que la durée légale peut être prévue par une convention collective, un accord d'entreprise, le contrat de travail ou un usage.
Si le salarié n'a pas le droit de travailler durant ses congés, il doit cependant prendre au moins 12 jours ouvrables (deux semaines de vacances) entre le 1er mai et le 31 octobre. Les salariés récemment embauchés peuvent demander des congés par anticipation, réclamation que l'employeur n'est pas obligé d'accepter. Si un salarié est malade durant ses congés, il cumule son indemnité de congés payés avec les indemnités versées par la Sécurité sociale, mais ses congés ne sont pas prolongés. Enfin, l'employeur fixe les dates et ordre des départs (sauf accord collectif ou usage contraire). Les dates peuvent être imposées par la baisse de l'activité, voire la fermeture de l'entreprise durant une période donnée. L'ordre et la date du départ doivent être communiqués au minimum un mois avant le départ, sans aucunes modifications précédant le départ. Le report de congés d'une année sur l'autre n'est généralement pas admis.
Selon une étude CSA réalisée fin juin, 58 % des français indiquaient qu’ils partaient en vacances cet été ; Mais de moins en moins longtemps et de moins en moins loin. La plupart prévoit de rester en France, si possible chez des proches. Certains indiquent toutefois qu'ils s’offrent une escapade à la dernière minute. Selon des données de l'Organisation internationale du travail (OIT), avec 25 jours ouvrés, la France reste dans la moyenne de l'Union européenne (25,3 jours). Les Espagnols et les Autrichiens s’offrent 30 jours de vacances (36 pour ces derniers, avec 25 ans d'ancienneté), les Britanniques 28, les Suédois et les Danois 25, les Belges et les Allemands, seulement 20. Dans le reste du monde, certains sont plus mal lotis : les Canadiens prétendent à trois semaines de vacances après six ans d'ancienneté, tandis que les américains des Etats-Unis, où aucune loi ne régule les congés payés, n'ont droit, en moyenne, qu’à deux semaines par an. Les salariés chinois ayant moins de dix ans d'ancienneté n’ont droit qu’à cinq jours de repos.FG