Issu de la bourgeoisie, agrégé de philosophie, député socialiste pacifiste, dreyfusard, marxiste révolutionnaire et républicain, fondateur du quotidien l'Humanité, présent et actif à la création de la SFIO, Jean Jaurès sera assassiné à Paris le 31 juillet 1914.
Récupéré par la "fausse gauche" contre le Parti communiste dès les années 20 car, en politique, il n'est jamais trop tôt pour trahir, Trotski dira de lui : "Jaurès tomba sur l'arène en combattant le plus terrible fléau de l'humanité et du genre humain : la guerre."
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Aujourd'hui, nombreux sont les politiques français qui invoquent Jean Jaurès, et plus encore à l'occasion du centième anniversaire de l’assassinat de cette figure du socialisme français.
- Déjà Sarkozy s'est senti "l'héritier" de Jaurès, un soir à Toulouse ; c'était à l'occasion d'un meeting de campagne présidentielle en 2007 ; Sarkozy affichait ce soir-là l'ambition de "remettre au coeur de la vie politique française" les "valeurs que la gauche a trahies".
Faut dire que... même l'électorat de gauche a le vide en horreur ; les conseillers de Sarkozy le savaient.
- Comme plus rien ne peut nous surprendre, Jean Jaurès est régulièrement cité par le FN : «À celui qui n'a plus rien, la patrie est son seul bien». Cette phrase, citée entre guillemets, sera placée en haut d'une affiche au teint rosé. En fond s'affiche la tête de Jaurès. En bas le slogan: «Jaurès aurait voté Front national». L'affiche sera utilisée pendant la campagne européenne de 2009, puis réutilisée par Marine Le Pen en 2011, au congrès de Tours, lors de son discours d'investiture de présidente
- Et comme un malheur n'arrive jamais seul, en avril dernier, Hollande s’en est réclamé au moment précis où son virage social-libéral en épingle a envoyé toute la gauche dans les décors.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, millionnaire qui ne craint rien ni personne, et surtout pas le ridicule - rien de surprenant, l'argent vous rend insubmersible -, ira jusqu'à affirmer qu'il y a du "Jaurès" chez Hollande.
Au moins, sait-on aujourd'hui qu'il n'y a vraiment plus rien ni personne à sauver rue de Solférino.
Un Jean Jaurès en libre service : chacun se sert, chacun pèse le pour et le contre avant de l'emballer...et la rumeur dit que l'on peut même sortir sans payer, sans passer à caisse donc car, nombreux sont ceux qui pensent pouvoir contourner les détecteurs de mensonges, et autres tests de sincérité ; et quand on sait qu'il n'y a de fidélité que dans les actes...
On l'aura compris : moins on est de gauche, plus on évoque Jean Jaurès. De là à penser que Jaurès était de droite...
<span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><a href="http://ww691.smartadserver.com/call/pubjumpi/42296/287331/18317/S/[timestamp]/?" target="_blank"> <img src="http://ww691.smartadserver.com/call/pubi/42296/287331/18317/S/[timestamp]/?" border="0" alt="" /></a>                </span> <span style="font-family: arial,helvetica,sans-serif; font-size: small;"><a href="http://ww691.smartadserver.com/call/pubjumpi/42296/287331/19567/S/[timestamp]/?" target="_blank"> <img src="http://ww691.smartadserver.com/call/pubi/42296/287331/19567/S/[timestamp]/?" border="0" alt="" /> </a>                    </span> Mort, bien mort et enterré, bien enterré, profond dans l'inconscient collectif de toutes les boucheries guerrières, coloniales et sociales - rapport au monde du travail, monde de la production et de la marchandise, ici et sous d'autres tropiques -, Jaurès c'est Dieu. Et tous tentent d'approcher son cadavre, le temps d'une prêche avant de retourner à leurs occupations; il est vrai que la politique n'attend personne ; de plus, les places sont chères car âprement convoitées.Relique des temps passés qui ne sont plus à venir, figure christique pour un peu, entre deux contradictions et trahisons dont la classe politique a le secret, certes, si c'est un «saint-Suaire » qui recouvre le visage de Jean Jaurès, il s'agira alors du visage d'un socialisme aujourd'hui introuvable , et si c'est un linceul qui enveloppe son corps, il sera question bien plutôt du cadavre de notre République vendu au moins offrant d'une Europe et d'une mondialisation qui ont la prétention de ne rien devoir à qui que ce soit... cadavre putrescent déposé au fond d'un trou...appelé tombeau au Panthéon d'une Nation ingrate qui n'a de cesse de s'empresser d'enterrer ceux qui lui ont pourtant donné sa majuscule : "Cachez ce grand homme qui nous fout la honte... et que nous ne saurions voir, jamais plus !"
Effusion de l'Esprit sain, et puis, publicité oblige...
Tous s'en réclament ! sans doute dans l'espoir d'en sortir, les uns un peu plus propres, les autres un peu moins sales, d'autres encore un peu moins cons, d'autres de se sentir un peu plus à gauche et d'autres à droite... d'aucuns y vont à tâtons, d'autres à reculons, s'y risquant du bout des doigts, d'autres lui rentrent carrément dedans, d'autres l'étreignent dignement, d'autres l'ont embrassé mille fois du baiser de la mort...
Mais tous ne jurent plus que par lui, par intermittence, un jour avec, un jour sans, un jour oui un jour non... ils y pensent et puis oublient, surtout pendant les campagnes électorales, et une fois la campagne passée, vainqueurs ou pas... une fois "dans la place", il sera alors surtout question de s'essuyer les fesses avec Jean Jaurès, et plus précisément de se torcher le cul avec ses œuvres complètes - discours et articles de presse -, dans une volte face éhontée, en moins de temps qu'il faut pour le dire et le déplorer, entre deux diarrhées dégoulinantes de realpolitik qui n'est dans les faits qu'une dette qu'il faut acquitter ; dette contractée auprès d'une oligarchie qui fait et défait les candidats à la fonction suprême.
Si on ne peut plus les sanctionner, eux tous, interchangeables à souhait qu'ils sont, au moins peut-on et doit-on leur dire à tous que l'on n'est pas dupes car on ne s'est pas laissé dépouiller de tout ; on n'a pas tout abandonné ni tout perdu : il nous reste encore un peu de dignité, merde alors !
1 - L'Humanité y laissera son humanité dans un soutien indéfectible au goulag soviétique. La SFIO sans doute pour ne pas être en reste, perdra son âme dans la guerre d'Algérie. Les fils finissent toujours par trahir leur père avant de le tuer.
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