A Milan, l’enthousiasme lors de la reprise des entrainements a laissé place à la consternation et la colère. Le projet technique intéressant d’Inzaghi (et de son excellent staff) et un mercato qui semblait sur la bonne voie ont laissé place à des résultats catastrophiques sur le terrain (3 défaites en 3 matches aux USA, 10 buts encaissés, 1 inscrit) et un mercato totalement bloqué par l’incapacité à se libérer de joueurs indésirables. Aujourd’hui, Milan est très loin des meilleures équipes de Serie A mais les dirigeants continuent de penser le contraire…
Les dirigeants sont tous convaincus que Pippo Inzaghi est l’homme avec lequel repartir. Ils ont probablement raison car Superpippo ne veut rien laisser au hasard, exige discipline, respect, détermination, travail et a mis la priorité sur la construction d’un groupe solide, d’une équipe.
L’objectif déclaré du club est d’atteindre au minimum le podium pour participer à la prochaine Champions League. Malheureusement, malgré toutes les qualités d’Inzaghi et toute la bonne volonté du monde, sans une équipe compétitive, l’objectif sera impossible à atteindre.
Après un début intéressant, le mercato de l’AC Milan s’est brusquement interrompu et après un mois, l’équipe ne peut compter que sur Alex, Menez et Agazzi comme recrues. Trop peu pour une équipe arrivée 8° et avec des concurrents qui continuent de se renforcer.
Comme souvent, Milan a vu ses objectifs de mercato rejoindre d’autres équipes, comme Juventus et Rome, tout en étant incapable de réagir. Les Rossoneri ont encore un mois et les fameuses soldes du mois d’aout pour compléter l’équipe mais sont actuellement « numériquement complets » vu la présence de 27 joueurs dans l’effectif. Sans départ, il n’y aura pas d’arrivée.
Pendant ce temps, la réalité du terrain a parlé. Milan a subi trois défaites en trois rencontres face à Olympiakos (0-3), Manchester City (1-5) et Liverpool (0-2) en ne montrant pratiquement rien de positif. Des défaites certes à relativiser un minimum mais qui devraient inquiéter des dirigeants trop confiants et qui expliquent qu’il manque de nombreux titulaires (mais c’était le cas aussi de nos trois adversaires…).
Actuellement, il est difficile d’être confiants et sereins, entre les résultats catastrophiques et un mercato qui ne semble pas décoller. La seule bonne nouvelle est qu’il reste encore un mois pour travailler à Milanello et éventuellement ajuster une équipe actuellement imprésentable.
Les Rossoneri entrainés par Inzaghi « jouent » exactement de la même manière qu’avec Allegri et Seedorf, prouvant une nouvelle fois que le fond du problème est la qualité des joueurs. Les dirigeants sont-ils aveugles ou en sont conscients mais veulent le cacher et faire croire le contraire?
Le constat est pourtant cruel : Milan est arrivé 8° et a comme seuls renforts Alex et Menez. Le trio de gardien est composé d’un Abbiati vieillissant, souvent blessé et décevant la saison passée, d’un Agazzi qui s’est montré catastrophique et d’un Gabriel jamais convaincant. En défense, on ne note aucune amélioration et ce n’est pas la seule arrivée d’Alex qui peut régler les énormes problèmes de la saison passée. Privé de Montolivo, le milieu de terrain peut seulement compter sur De Jong, avec Muntari et Essien désastreux, Poli toujours aussi brouillon, Cristante et Saponara à évaluer. En attaque, il y a enfin un peu de positif avec le retour d’El Shaarawy mais tant Balotelli que Menez sont à évaluer, Pazzini reste un bon remplaçant, Honda reste un mystère et Niang est fidèle à lui-même.
Robinho lui, refuse toutes les offres qui viennent à lui et malgré le départ de la quasi totalité des gros salaires, l’AC Milan est incapable de dépenser quoi que ce soit sur le mercato. Berlusconi est annoncé comme « à nouveau enthousiaste » mais rien de concret ne peut le confirmer.
Galliani considère l’effectif comme complet et définitif et qu’il n’y aura pas d’arrivée sans départ. Par contre il n’avouera pas qu’il n’y a pas de départ car il est incapable de vendre des joueurs comme Zaccardo, Essien, Robinho… (sans compter tous les départs déjà actés, soit en prêt, soit gratuits mais aucune vente réelle et définitive).
Il n’y a personne pour avouer une bonne fois avec honnêteté que « l’enthousiaste » Berlusconi en a en réalité rien à foutre de « son » Milan. Il n’y a personne pour admettre l’incapacité à se libérer des erreurs du passés, des joueurs tellement mauvais et couteux que personne ne veut. Il n’y a personne pour expliquer clairement que le grand Milan est mort et enterré et qu’il faut maintenant se contenter de paramètres zéro et d’humiliations sur le plan européen et mondial.
Plus le club tombe dans la décadence, plus la colère des tifosi augmente. Personne ne renie 25 ans de gloire et de succès mais comment ne pas hurler de désespoir en voyant ces mêmes dirigeants détruire tout ce qu’ils ont construits? Milan se fait humilier sur le terrain, les dirigeants ne font que mentir et manquer de respect aux 100 millions de tifosi à travers le monde mais pour eux, tout va bien. Berlusconi a retrouvé l’enthousiasme, Galliani discute, chante et danse avec ses amis Preziosi et Cairo à la plage.
Pendant ce temps, Pippo Inzaghi s’efforce de tirer quelque chose d’un groupe de joueurs médiocres mais fait face aux mêmes difficultés que ses prédécesseurs (normal les joueurs sont les mêmes). On lui souhaite bon courage dans sa tentative de commander un navire en pleine tempête et à la limite du naufrage pendant que Galliani continue de faire la fête en chantant, en dansant, en buvant et en mangeant et que « l’enthousiaste » Berlusconi reste caché dans son trou.