Il était un fois un petit garçon prénommé Jòn qui vivait sur une île. Une île pas vraiment petite, ni déserte, ni même paradisiaque. Une île plutôt froide et même glaciale par moment.
Aucune fée ne s’était pas penchée sur le berceau du petit Jòn en ces jours de janvier 1967. Ses parents étaient déjà âgés et aigris. Son père, policier de son état, abonné à la Pravda n’avait jamais eu d’avancement à cause de ses opinions communistes. Chaque soir, assis face à la photo de Staline, il rabâchait devant son fils et sa femme un discours aigri que la mère de Jòn, grenouille de bénitier, ne partageait pas mais que tous deux écoutaient en silence par souci de ne pas mettre le pater-familias en colère.
Malheureusement pour Jón ce n’était pas à l’école qu’il pouvait trouver quelques compensations. Jòn était un cancre. On le déclara même attardé et on eut aucune difficulté à le convaincre qu’il était attardé. En plus, il était petit, maigrichon, hyperactif et toujours à se plaindre de mots de tête et de migraines. Il n'allait pas apprendre à écrire avant l’adolescence et à quinze ans il ne parvenait pas à citer les mois du calendrier dans le bon ordre.
Voilà un bien triste début d’histoire me direz-vous. C’est l’été, on veut se marrer ! Juillet a été assez pourri comme ça, Joël, sois gentil arrête ça tout de suite, c’est trop triste !
Eh bien non. Je vais continuer car cette histoire pourrait finir mieux qu'elle n'a commencée.