Un breton, brut de décoffrage
Venait d’épouser une nigérienne.
Ils vivaient comme des sauvages
À plusieurs lieues de Pleyben
Dans une maison misérable,
Loin de tout chemin carrossable,
Au fond d’une triste campagne.
Jeune, un peu forte, la compagne
Ne cessait de se lamenter :
‘‘Aucune boutique à proximité.
Toujours seulette
Dans ma maisonnette,
Mari aux champs où il travaillait
Ou au café où il buvait.
J’ai la pétoche.
Météo toujours moche.
Pluie, vent, vent, pluie…’‘
Bref, l’africaine prit le mal du pays
Et se paya, en prime,
Une bonne déprime.
Alors, à regret,
Elle est rentrée
Chez elle, au Niger
Où elle a ouvert
Une crêperie bretonne.
N’est-elle pas bien bonne ?