La dernière mesure visant les défenseurs des droits humains est l’arrestation de Leyla Yunus, interpellée le 30 juillet alors qu’elle se rendait à une conférence de presse* dans la capitale Bakou. Son époux Arif Yunus a lui aussi été brièvement détenu alors qu’il lui rendait visite dans le bureau du procureur de Bakou.
"Leyla Yunus est une voix indépendante en Azerbaïdjan que le gouvernement tente depuis longtemps de réduire au silence en usant de menaces et d’intimidation – mais en vain. Il recourt aujourd’hui aux accusations forgées de toutes pièces et à la détention pour la punir d’avoir critiqué le gouvernement", a déclaré Natalia Nozadze, chercheuse sur l’Azerbaïdjan à Amnesty International.
Plus tard, le tribunal de Bakou l’a placée en détention provisoire pour une période de trois mois, et a imposé à Arif Yunus des restrictions en matière de déplacement. Selon les médias, les autorités ont inculpé Leyla et Arif Yunus de trahison et de charges liées à la fraude et à l’évasion fiscales.
Amnesty International estime que les charges de trahison sont fabriquées de toutes pièces et s’inscrivent dans une campagne de harcèlement en raison du militantisme de Leyla Yunus.
* Leyla Yunus a organisé la semaine dernière une conférence de presse afin d’appeler au boycott des premiers Jeux européens – qui doivent se tenir à Bakou en 2015 – en raison du bilan déplorable du régime azerbaïdjanais en termes de droits humains.