LE TOMBEAU DE LA CHRETIENNE ET LA PLUS BELLE FEMME D’ESPAGNE
Parmi les facilités à inventer des histoires à dormir debout mais qui servent tout de même à falsifier l’histoire et insulter les autres au profit de s’encenser soi même ou son clan, celle-ci est rapportée par MARMOL dans sa « Description générale de l’Afrique » de 1573 et elle concerne le Mausolée Royal de Tipaza dit « Tombeau de la Chrétienne » ou « Azeka t’roumith » ou encore
« Kber erroumia ».
Selon cette légende l’Espagne fut livrée « pieds et poings liés » aux conquérants arabes par le conte JULIEN gouverneur de l’Andalousie pour la province de Ceuta en 711. Le conte Julien est d’origine incertaine byzantine, ou chef Wisigoth ou alors Berbère converti au christianisme mais il fût, en tous cas, celui par qui le malheur de l’Espagne vint.
Faut-il le rappeler, cette conquête ne fut arabe (Califat de Damas) que par le nom car le gros des conquérants étaient, en fait, des Berbères dont Tarik ibn Ziad.
Florinde est la fille du Conte Julien et cette très belle femme (la plus belle d’Espagne) faisait partie de la cour du Roi Rodéric à Tolède et fut violée par ce dernier. Elle fit parvenir un œuf pourri à son père pour l’avertir de cette humiliation et lui écrivit, expliquant, bien sûr, toute son innocence ainsi que tout le méfait du Roi et c’est cela qui déclencha la révolte puis la forfaiture du Conte Julien qui pour venger l’affront fait à sa fille livra le passage de la Péninsule Ibérique aux Arabes.
Selon Alexandre Dumas, dans « Contes à dire dans une diligence » Julien, lorsqu’il lut la lettre de sa fille s’écria :
« Oh Roi qui t’es conduit comme un vilain, Noble qui as commis une action par laquelle est détruite ma noblesse ! Qu’ils ne s’étonnent point, ceux qui apprendront une chose qui n’eût pas dû se faire car un roi perfide porte ses vassaux à la trahison. Vive le Ciel ! Elle amènera la ruine de l’Espagne entière cette lâcheté que le roi a commise sur mon sang ; les innocents paieront pour le coupable et les sujets pour le maître. Si j’eusse en mon pouvoir une vengeance moins terrible, c’est celle-là que j’eusse prise mais je n’en avais pas d’autres. Malheur à toi Don Rodrigue, malheur à l’Espagne ! Que l’Africain entre donc par Tarifa qui est à moi, qu’il saccage et tue dans mon propre domaine et sur mes propres terres. »
Ainsi fut fait !
Il n’empêche que le comportement de Florinde fut considéré par toute l’Espagne comme un comportement de femme aux mauvaises mœurs et tous l’appelèrent la « Cava » dérivé de l’arabe « Caaba ou plus précisément kahba, la pute».
C’est Alcastras, un des capitaines de l’armée du roi, en déroute, qui apporta la mauvaise nouvelle de la défaite de Rodrigues (bataille de Guadalette juillet 711) à la Reine restée à Tolède ou se trouvait la cour, et qui après un évanouissement qui dura quatre heures eut cette réaction :
« Ö Rodrigue, tourne les yeux vers moi et vois comme ces infidèles me pillent et me brûlent ! Pauvre Espagne, perdue pour un caprice, perdue pour une « Cava » ! Je ne l’appelle plus Florinde, je l’appelle la Cava. Cette gloire de tes aïeux amassée pendants des siècles, elle n’est plus ; tu l’as sacrifiée à un moment de plaisir.
A un moment de plaisir tu as sacrifié ton royaume, ton corps et ton âme. Ton bonheur est fini, ton malheur commence. Pauvre Espagne, perdue pour un caprice, perdue pour une Pute !
Toujours selon MARMOL, les Espagnols, ayant entendu les indigènes de Tipaza appeler leur monument « K’ber Roumia » ou bien « Kaaba Roumia » ont compris la traduction en « Cava roumia » or tout ce qui était Cava ou Caava était pour eux synonyme de femme de mauvaises mœurs et imaginèrent que le tombeau fut érigé là à la gloire de Florinde. Ils donnèrent même au golfe qui s’étend sous le tombeau le titre de « Bahia de la Mala Muyer » « Baie de la Mauvaise Femme »
N’importe quoi !!!!
Ce tombeau grandiose par sa taille mais aussi par son histoire a été construit par JUBA II (25 avant JC à 23 après JC) en l’honneur Cléopâtre Séléné, sa femme, fille de Cléopâtre reine d’Egypte et du général romain Marc Antoine.
Cléopâtre Séléné fut une femme des plus illustres, des plus philanthropiques et des plus serviables envers son peuple qui la respectait beaucoup.
Ce tombeau a été construit bien avant que naisse cette Mala Muyer ou Cava ou pute de Florinde ainsi que son père le Conte Julien ainsi que le Roi Rodéric. L’Histoire, a beau être falsifiée, la vérité sera toujours prête à être rétablie.