C’est la première pièce que j’ai vu en arrivant à Avignon. J’étais très tentée de découvrir la compagnie des Lucioles, une compagnie picarde (ndlr je suis picarde ! ) et ce fut une très belle découverte.
Cinq jours en mars c’est une pièce qui se concentre sur la génération Y sur fond de nouvelle japonaise.
Pour rappel la génération Y c’est ma génération, née avec un ordi dans les mains, incollable sur les réseaux sociaux, qui consomme tout très trop vite.
Jérôme Wacquiez adapte et met ici en scène un texte de Toshiki Okada. Avec cette version de Cinq jours en mars, il dépasse la volonté d’Okada de décortiquer les mécanismes de la société.
L’invitation au voyage commence dès le début de la pièce : une douce reprise du tube de Desireless voyage voyage nous emmène directement à Tokyo lors d’un concert quelque peu particulier.
Deux trentenaires se rencontrent au concert et s’enferment durant cinq jours dans un « love hotel » du quartier branché de Shibuya, isolés un instant du chaos quotidien, protégés par une bulle de plaisir.
Au pied du bâtiment défilent des manifestants, car pendant ce temps, les Etats-Unis déclarent la guerre en Irak…
Sur scène des jeunes gens talentueux aux codes couleurs différents se relaient et racontent ou re-racontent en langage parfois jeun’s cette histoire d’amour vite consommée et cette manifestation très spéciale.
La mise en scène est riche et bien pensée, transposée dans cet univers japonisant et très contemporain.
J’ai beaucoup apprécié comment les comédiens ont judicieusement et justement montré leur soutien aux intermittents à la fin de la pièce…
A noter la pièce se jouera en mars 2015 à Abbeville et également sur Amiens. Amis picards, courrez-y !
© Ludovic Leleu