Magazine Culture
Dimanche dernier.
On tente d'être les premiers à faire sa lessive (prochainement un article sur le sujet de l'eau à Cochabamba). Puis commence le marathon gastronomique.
Le matin, une empanada de queso sur le marché de Quillacollo (là-même où nous avons vu le dernier "convite", voir article précédent), ou bien un sandwich de chorizo (pain, sorte de merguez en nombre assez élevé, cuites dans un bain d'huile bien gras, avec tomates et oignons).
Arrivée à 12H à la maison. La sopa de mani est déjà servie (épaisse, à cause de cette espèce de cacahuète, "espèce de" n'étant pas du tout péjoratif : c'est l'une de mes soupes préférées). Arrive ensuite le pique macho (saucisses, viande de boeuf en petits morceaux, frites, q'allu : tomates, oignons et piments crus). Normalement, ce plat s'arrose généreusement de bière. Après ça, on n'a plus faim.
Seulement vers les 15H, arrive le reste de la famille, les bras chargés de poisson grillé (du sabalo). Un plat de yuca se présente aussitôt sur la table, en accompagnement. Vin de Tarija, Coca Cola, Sprite, thé de cannelle et jus de moq'onchinchi (de pêches séchées) pour faire couler le tout. Enfin repus, vers 16h30, on commence à parler bouffe.
Le Cochabambino vit pour manger et non le contraire. Les pêches séchées qui nagent au fond du jus de fruits sont dévorées. On en profite pour critiquer la cuisine de La Paz (bien pauvre, à côté de celle de Cochabamba, pour être objectifs) et par la même occasion pour fustiger les paceños qui viennent coloniser toute la ville, toute la région, importent leurs "malas costumbres" et font grimper le prix de l'immobilier. On se raconte des anecdotes drôles, on attrape des fous rires, paraît que c'est bon pour la digestion.
A 18h, quelqu'un lance : "qui veut du tojori"? (boisson à base d'une certaine variété de maïs, riche et épaisse comme il se doit). Evidemment, personne ne refuse. Ce qui fait qu'à 20h, on a tellement ri et mangé qu'on en est épuisés.
"Hemos comido después de comer" (on a mangé après avoir mangé). Belle expression pour dire qu'on a mangé comme des ogres pendant plus de 6h.
Et dire que demain, on recommence…
Lundi matin, le marché, 7h, les premières odeurs de viande et autres délices. C'est reparti pour un marathon !
(déclaration d'amour à Cochabamba, ses bons petits plats, sa chicha, ses couleurs… le type qui a écrit ça sur ce mur a dû lire dans mes pensées !…)