« ''Il
faut une France forte'' » nous dit François Hollande cent ans après le
déclenchement de la 1ère guerre mondiale !
« C’est en étant elle-même (la France) forte qu’elle pèsera sur le
destin du monde ».
Que d’incantations stériles et vaines !
Cela fait longtemps que la France n’a plus les moyens économiques et
politiques d’influer sur le « destin du monde ».
C’est seulement à travers l’Europe qu’elle pourra retrouver une quelconque
influence. Seule, elle ne peut rien, arrêtons d’auto-entretenir cette pitoyable
illusion. Au lieu de rabâcher une grandeur révolu et d’essayer de nous faire
croire à un illusoire retour de flamme d’une France qui serait écoutée,
respectée et obéie, c’est de la grandeur de l’Europe dont devrait s’occuper
François Hollande.
Car l’Europe est faible parce que divisée, incapable de parler d’une même
voix ferme. Au pire elle est inaudible, au mieux impuissante et dans tous les
cas son action est vaine. Le pire c’est que c’est volontairement que les
Gouvernements des pays de l’Union la maintiennent dans ce pitoyable rôle de
second couteau de la politique internationale. Il n’y a qu’à considérer le
choix de son ex représentante diplomatique Catherine Ashton pour s’en
convaincre. Personnage Fallot, sans charisme et sans aucun poids politique,
même dans son pays d’origine, c’est peu dire. Beau moyen qu’on trouvé là les
gouvernements européens, Royaume-Uni en tête, pour rendre inopérante la petite
avancée vers une Europe plus intégrée qu’à constitué la nomination d’un
Président du Conseil (Van Rompuy) et d’une « ministre des affaires
étrangères » (Ashton).
On oubliera vite son action ou plutôt son inaction, comme on oubliera celle
de son successeur qui, gageons le, sera tout aussi insignifiant.
Les exactions criminelles du Hamas et des Israéliens dans la Bande de Gaza
et le vol MH17 abattu par un missile en Ukraine ont bien montré le niveau
d’impuissance de l’Europe.
L’avion qui s’est écrasé en Ukraine, très probablement abattu par des
séparatistes pro-russes, est un tragique dommage collatéral d’une situation que
la France et plus largement les Européens n’ont jamais su par quel bout
prendre. Comme toutes les situations de crise d’ailleurs qui impliquent la
Russie et son dangereux et sans complexe président Poutine.
En Ukraine, comme ailleurs, l’Europe n’est qu’un spectateur inerte des
tragédies qui nous entourent.
Et que dire du conflit Israélo-palestinien !
Non seulement l’Europe et à plus forte raison la France, sont parfaitement
incapables de faire pression sur les belligérant, mais elles ne sont pas
capables de tenir un langage clair.
Résultat, l’Europe est impuissante et elle ne peut que regarder, béatement,
les colères, les haines, la bêtise et la honte générés par ce conflit
interminable, s’exprimer parmi sa propre population. Ne serait-ce que parce que
la bêtise humaine n’a pas de frontières et qu’elle est extrêmement contagieuse,
les gouvernements Européens devraient comprendre qu’il est dans leur propre
intérêt de se donner la capacité d’influer sur tous les terrains ou elle se
manifeste. Quand à la France, toute seule, elle ne peut évidemment rien, mais
elle doit comprendre qu’une position claire et exprimée sans ambages, et le
meilleur des remparts contre les mensonges des prédicateurs fanatiques d’une
cause ou d’une autre. Et, accessoirement, rappeler que le respect de l’autorité
de l’Etat n’est pas incompatible avec la liberté de pensée et
d’expression.
Il n’est donc guère étonnant que ce soit à l’occasion du troisième évènement
tragique, le crash du vol AH5017 au Mali, que les plus hautes autorités de
l’Etat français aient semblé les plus actives. Et pour cause, on n’était là, ni
dans l’action politique, ni dans la prévention ni dans le sauvetage, mais dans
la compassion pure. Une compassion exprimée d’une manière excessive au nom de
la France par son président.
Même s’il est normal que l’Etat apporte son soutien aux proches des disparus
et leur garantisse qu’il fera tout pour que les causes de l’accident soient
connues et les corps rapatriés, mobiliser ainsi toute l’énergie du Président de
la République et décréter une sorte de mini hommage national en mettant les
drapeaux en berne pendant 3 jours, est démesuré. Démesuré par rapport à
l’importance du fait pour la collectivité. Comme si, faute de pouvoir peser sur
le « destin du Monde », François Hollande se rabattait sur un traitement
excessif de l’émotion.
Pendant que François Hollande se tient au courant minute par minute des
recherches des corps, les combats continuent aux portes de l’Europe, la tension
monte entre la Russie et l’Europe, le Hamas continue à lancer ses roquettes
meurtrières en s’abritant derrière les palestiniens, Israël bombarde des civils
sans état d’âme et Gaza se transforme en un champ de ruine.
Et François Hollande nous dit qu’il faut une France forte !
Mises bout à bout, ces tragédies estivales, sont hélas révélatrices de l’impuissance de nos gouvernants à influer sur quoi que ce soit et tant qu’ils n’auront pas compris qu’il n’y a qu’une Europe forte qui pourra espérer y remédier, les choses ne sont pas près de changer !