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Fin de grossesse : les jours les plus longs.

Publié le 01 août 2014 par Encoreunblogdemere

J’aurais vécu deux grossesses jusqu’au bout. Ou quasiment, vu qu’à l’heure où je vous écris, Miniloute n’est pas tout à fait arrivée à terme et peut donc encore nous surprendre. Deux fois neuf mois (voire un peu plus), dont un premier trimestre de vomissements, un deuxième de malaises et anémie, un troisième atrocement long.

J’aurais du prévoir pourtant que cette fois ci risquait de ressembler à la première. Ne pas croire ceux qui me disaient que chaque grossesse est différente, parce que je dois être l’exception qui confirme la règle.

Quand on arrive à 8 mois de grossesse, on se dit que bébé peut arriver n’importe quand. Ainsi, pour ma première fille, j’ai naïvement espéré accoucher dès le seuil des 37 semaines d’aménorrhée franchi. Surtout que j’avais des contractions depuis le 7eme mois, et qu’on me prédisait un gros bébé qui naitrait surement avant terme.

Je ne connaissais pas le dépassement de terme, on ne m’en avait pas vraiment parlé. La plupart de mes copines accouchaient deux semaines avant la date et tout le monde trouvait ça parfaitement normal. A l’inverse, mes deux amies qui ont trop approché le terme étaient désignées comme des bêtes curieuses.

Ma fin de grossesse m’a semblé interminable, tout comme le début. Cette échéance qui ne vient jamais, cette délivrance qu’on attend… Ces copines qui accouchent tout autour de nous (et qui nous doublent, on avait dit prems d’abord, tricheuses !) Ce ventre trop rond, trop gros, ce corps trop bouffi, trop gonflé. Ces douleurs partout, tout le temps, ce manque de sommeil qui fiche encore plus un coup au moral déjà bien bas. Ces « Bah alors, toujours là? » souvent, bien trop souvent.

J'en viendrais presque à faire une incantation pour la faire sortir, l'enfumer, la supplier...

J’en viendrais presque à faire une incantation pour la faire sortir, l’enfumer, la supplier…

Quand on approche du terme et qu’on a pas encore accouché, le temps semble s’étirer à l’infini. Les jours semblent des semaines, et on jongle entre espoir et désespoir de voir cet enfant se décider enfin. On a l’impression d’être la seule à ne pas accoucher à terme (voire après), et que bébé nous en veut personnellement. On vire parano, désagréable et hautement irritable (et on rejette tout sur les hormones, c’est pratique). On tourne en rond, on s’ennuie, on a envie de pleurer.

On se dit « ça suffit ! »

On parle à son bébé en pensant que ça pourrait le décider, on surfe sur les forums de futures mamans en quête de solutions, de témoignages, de réponses…

On se rend compte que c’est très fréquent de faire 9 mois tout rond, et même plus.

Quand à la fin de 9 mois de grossesse on a l’impression que l’on va en faire un dixième, que bébé ne sortira jamais… Les jours sont tellement longs et la lassitude tellement présente qu’on en vient à perdre la raison et se dire qu’on n’accouchera jamais ! On finit par s’isoler car tout le monde y va de son petit conseil…

On se lève le matin en se disant « peut être aujourd’hui’ , on se couche le soir en se disant « peut être cette nuit » (surtout si, comme moi, vous avez à chaque fin de grossesse de fréquents épisodes de faux travail…) Et puis on finit par se lever, toujours enceinte…

Sans parler de cette menace de déclenchement au dessus de nos têtes si on a le malheur de dépasser le terme, la date de péremption utérine… Personnellement, au delà du fait que je n’aime pas l’état de grossesse et que je hais les derniers jours, c’est cette perspective qui m’effraie le plus. Parce que je connais les risques, parce que je veux gérer mes contractions, et parce que j’aurais certainement la sensation d’avoir échoué quelque part. Evidemment, ça reste personnel et surtout, c’est un peu idiot, mais je crois que je ne peux pas vraiment le changer.

Ces jours les plus longs en fin de grossesse, je les vis en ce moment. Pour la deuxième fois. Au moment où je vous parle, j’ai une énième contraction de faux travail dont je sais qu’elle n’annoncera pas une naissance dans la nuit.

Et pourtant, malgré mes moments de blues, je me surprends toujours à espérer, jusqu’à la dernière minute, que Miniloute se décidera seule et avant le terme fixé. Je sais bien que je regretterai ces moments là une fois ma deuxième princesse née, c’est inévitable. Qu’est ce qu’on peut oublier parfois ces moments qui nous ont prodigieusement agacée, pour ne retenir que le meilleur !


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