L’électronucléaire français en ce début du mois d’aout présente des perspectives diverses et que je vais rappeler très schématiquement
1 : L’ électronucléaire dans la perspective du programme de la ministre
Le P-DG de EDF Henri Proglio a salué jeudi le projet de loi sur la transition énergétique du gouvernement comme étant un texte "équilibré", qui préserve au nucléaire "une place de choix" en France. "Le projet de loi sur la transition est équilibré puisqu'il n'oppose pas les énergies, mais souligne leur complémentarité » . Cela lui suffira-t-il pour ne pas « sauter » à la rentrée ?
Entre temps le projet a changé de nom ! Il est devenu "programmation de la transition énergétique vers la croissance verte" et il a été adopté mercredi en conseil des ministres et sera examiné à partir du 1er octobre à l'Assemblée.Mais on n’ attrape pas les mouches EELV avec du « vinaigre sémantique » !
Ce qui m’intéresse est qu’ il prévoit essentiellement de laisser la main à EDF et le cas de la centrale alsacienne de Fessenheim, qui doit fermer d’ici à 2017, n’est pas abordé dans le projet de loi. En revanche, le principe d’un plafonnement de la puissance du parc à son niveau actuel (63,2 gigawatts) y est retenu.Cela impliquerait de fait des fermetures de réacteurs pour compenser l’entrée éventuelle en service de l’EPR de Flamanville en 2016.
Le problème pour les écologistes radicaux était de limiter à 40 ans la durée des centrales. RIEN N Y EST DIT A CE SUJET
2 :Le point de vue de l AUTORITE DE SURETE
L ASN par facebook m envoie CHAQUE SEMAINE ses nouvelles actualisées . Dans son avis rendu le 16 mai 2013, le collège insistait sur les points suivants :
-Il est important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique français pour faire face à la nécessité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave .Attention : ce ne sont pas necessairement les plus anciennes ………
-Des décisions de politique énergétique relatives aux capacités de production d’électricité, quelle qu’en soit la nature, et aux économies d’énergie, devront être prises à court terme pour faire face aux futures mises à l’arrêt définitif de réacteurs pour des raisons de sûreté. L ASN ne délivrera les permis d’exploitation au delà des 40 ans qu’ au coup par coup et en les motivant …. Depuis Pierre-Franck Chevet a chargé la barque :il réclame qu’en cas d'arrêt définitif de réacteurs, le plan de démantèlement soit déployé immédiatement. A défaut, explique-t-il, il y aura fuite des compétences entrainant une remise en cause de la sûreté des opérations.
L'ASN souhaiterait par ailleurs voir son pouvoir de sanctions renforcé par la loi. Elle dispose pour l heure de 2 types de sanctions , un pouvoir de mise en demeure, suivi le cas échéant d'une transmission des procès-verbaux à la justice, et un pouvoir d'arrêter les installations pour raison de sûreté…"Il manque une sanction intermédiaire"
3 :Le point de vue de EDF
C’ est pour moi le gros problème . Le montant total des investissements du GRAND CARENAGE est estimé à 55 milliards d’euros pour la période 2012-2025.Les sortir du coffre fort ou des emprunts n’est Dieu merci pas immédiatement nécessaire. Ainsi l’attribution des marchés passés suit un ordre pertinent de priorités .Il bénéficiera à la fois aux PME locales et aux groupes de taille plus importante. Par exemple le contrat portant sur le remplacement des tableaux de distribution de 9 centrales a été remporté par Clemessy Nucléaire. Etc . Il y a aussi à assurer la transmission des savoirs et le renouvellement du personnel .
L’opinion affichée de EDF est que : « D’un point de vue technique, j’ai confiance que 100 % de nos réacteurs peuvent aller jusqu’à 60 ans » indique Dominique Minière Directeur Délégué à la Production Ingénierie du groupe EDF .Je lui laisse la responsabilité de cette prévision ! Situé à Döttingen dans le canton d’Argovie (nord de la Suisse), le réacteur à eau pressurisée Beznau 1 est cité comme le plus ancien réacteur en activité dans le monde car c’est celui dont l’exploitation commerciale a débuté il y a le plus longtemps, en septembre 1969.Il n’ a donc que 45 ans !
Pour cet été nos 58 réacteurs sont opérationnels