Quel est le comportement d’une personne qui se met au régime ?
1/ Dans un premier temps, le mangeur décide de ne plus s’en remettre à ses sensations alimentaires (faim, rassasiement, satiété) pour s’en remettre à un condensé de conseils pratiques censés permettre un amaigrissement durable.
2/ Dans un second temps, le mangeur qui se met au régime perçoit ses sensations mais il ne peut pas s’empêcher de manger.
3/ Au 3ème stade, on peut se demander que sont devenues les sensations.
La perte des sensations ( confusion faim /envie de manger, perte de repères en regard de la satiété, du rassasiement) finit par évoluer en obsession de la balance et obsession de la nourriture.
4/ S’ensuit la perte de contrôle ou l’échec du contrôle mental
Les pertes de contrôle peuvent revêtir des formes et des intensités différentes. Selon le cas, elles seront décrites comme des grignotages, des compulsions, des accès hyperphagiques ou des crises boulimiques.
- Pour commencer, il y a les émotions extra-alimentaires qui sont en cause. Chaque fois qu’il éprouve une émotion négative d’une intensité suffisante, et quelle qu’en soit la nature, le mangeur y répond en consommant des aliments dont il attend un réconfort. Ces émotions sont généralement engendrées par des pensées négatives portant sur lui-même, ses relations avec les autres ou ses conditions de vie.
Mais, au final, le craquage nourrit la mauvaise opinion que le mangeur a de lui-même. Plus il s’accable, plus son envie de manger augmente et plus il grossit. Plus il se voit grossir et plus les émotions qu’il éprouve lui donnent envie de manger.
- Et, d’un autre côté, il y a les émotions induites qui surviennent lors d’une prise alimentaire ordinaire et évoluent secondairement sur un mode compulsif. Elles sont alors provoquées par le repas lui-même qui joue le rôle de stresseur : « J’ai beaucoup trop mangé, je n’aurai jamais dû manger cette frite, je vais devenir énorme. » Dans cette situation, l’émotion déclenchante n’est pas préalable à la prise alimentaire, elle est concomitante. Il est souvent beaucoup plus difficile dans ce cas pour le mangeur d’établir un lien entre une émotion et la compulsion. « Je ne comprends pas ce qui m’arrive, alors que tout va bien je mange sans pouvoir m’arrêter. »
En conclusion, la plupart de nos contemporains sont aujourd’hui en restriction cognitive. Celle-ci est devenue la façon presque normale de se comporter avec la nourriture dans nos sociétés occidentales. Plus personne ne fait de régime, mais tout le monde fait attention.
Mettre du contrôle mental là où il y avait du contrôle sensoriel aboutira inévitablement à la dégradation de la relation entre l’individu et sa nourriture. Et il est indéniable que la restriction cognitive doit être considérée comme un trouble des conduites alimentaires.
Huuum, encore une fois je me reconnais dans le descriptif : j’étais exactement dans la perte de contrôle émotionnelle extra-alimentaire. Je mangeais des gourmandises et des petites douceurs sucrées dès lors qu’un truc ne tournait pas comme je le souhaitais. Alors, oui, je ne me gavais pas seulement ça revenait systématiquement : 1 carré de chocolat, 1 biscuit, un peu de Nutella … et, cela, plusieurs fois par jour (ok, en petite dose mais quand même !). Pourquoi une compulsion ? Tout bonnement parce que c’était une envie irrépressible de manger un aliment avec ou sans passage à l’acte et indépendante de la quantité consommée. Il faut savoir qu’il n’est donc pas nécessaire de constater la consommation de l’aliment convoité pour constater la compulsion. Dès lors que j’étais prise par une telle compulsion, il m’était trèèès difficile de m’en défaire et, malgré le regard aimant de mon chéri qui cherchait à me prémunir d’un craquage, je me laissais tenter après une bataille plus ou moins longue. Et, bien entendu, après, culpabilisation à outrance. Un engrenage qui influe clairement sur la manière dont je pouvais alors m’appréhender car, à force de craquages, on finit par se sentir faible et on ne voit que les échecs. On regarde son corps et on se déteste.
Par ailleurs, l’histoire des émotions induites n’est pas anodine non plus. Combien de fois je me suis dit “oh tiens au point où j’en suis … “ pour justifier un craquage alimentaire de plus au moment du repas ou de la collation. Je me suis laissée tenter une fois donc, bon, la journée de bonnes résolutions est terminée et on se reprendra en main demain. Oui, demain est un autre jour voyons ! Et, on commence la journée avec une restriction cognitive encore plus forte, on est encore plus déterminé seulement, là, aussi, on succombe et on tourne en rond. Les lendemains sont toujours les mêmes. Et, on s’enferme dans un cercle vicieux très douloureux moralement.
Je suis convaincue que dès lors qu’on prend clairement conscience de ces engrenages mis en évidence par le Dr Zermati (et d’autres nutritionnistes diététiciens) alors, effectivement, on peut s’en sortir !
Les “régimes” ne sont pas la solution !!!
Comme je vous le disais, je suis la Méthode Chocolat de Ligne en Ligne et celle-ci m’aide énormément à comprendre mon comportement alimentaire. En effet, la diététicienne qui me suit de façon hebdomadaire (Stéphanie que je remercie) m’aide au quotidien à dissocier la faim et la prise alimentaire motivée par les émotions. Aussi, comme en parle le Dr Zermati, trop souvent, on confond “faim” et “envie de manger” car on est déconnecté des sensations alimentaires. Aussi, l’objectif de cette méthode est de retrouver une alimentation spontanée sans interdit alimentaire (d’où la dénomination de la méthode … hé non, ce n’est pas un rééquilibrage alimentaire à base de chocolat … mais, par contre, cette méthode permet de manger des aliments qu’on considère, à tort, comme tabous car s’interdire le plaisir n’est pas la clef de la réussite). La Méthode Chocolat s’inspire de thérapies comportementales en psychologie pour mettre en place des outils qui permettent de maigrir sans frustration. En effet, ce n’est pas un régime restrictif. En toute honnêteté la gestion du carnet alimentaire jour après jour m’a beaucoup appris de ma façon de m’alimenter et me permet ainsi de changer mes mauvaises habitudes au fur et à mesure.