Après avoir trippé à fond les ballons sur les deux épisodes de la série Zero Escape - 999 et Virtue's Last Reward, issus du même studio - et par la même occasion appris à connaître ce genre typiquement nippon qu'est le visual novel, c'est sur cet autre thriller sanglant et psychologique que je me suis lancé sans la moindre appréhension: Danganronpa: Trigger Happy Havoc, exclusif à la PSVita (ou plus précisément sorti sur PSP au Japon, puis réédité sur Vita en sortie mondiale).
Une histoire d'étudiants se retrouvant bloqués dans une école sans moyen de s'échapper et dominés par un bad guy représenté par un ours en peluche bicolore (Monokuma), lequel les incite à s'entretuer via divers stratagèmes - la seul possibilité de sortir du piège étant de commettre le meurtre parfait - voila une ambiance de départ ô combien pesante qui nous met illico dans le bain. Dans la peau de l'un de ces étudiants, nous allons explorer les moindres recoins du bâtiment, établir des relations avec nos congénères (mais peut-on vraiment leur faire confiance?) et tenter de résoudre les énigmes entourant les morts qui vont se produire inéluctablement. Et bien sûr percer le secret du titre: qui se cache derrière Monokuma?
Deux phases de gameplay se distinguent alors, la première nous laissant déambuler dans l'école et discuter avec les autres, ce qui abouti à de très longues séquences de lecture ininterrompue mais néanmoins indispensables à l'histoire. Durant certains moments de temps libre, il nous est donné la possibilité d'approfondir les contacts en ayant une discussion plus poussée avec certains que l'on peut assortir d'un cadeau (lequel sera plus ou moins apprécié selon notre choix). Cette phase bien qu'optionnelle se révèle cependant riche en informations, mais limitée en nombre - vous ne pouvez décider de parler qu'à deux ou trois personnes, il faut donc bien choisir nos cibles. Après la découverte d'un corps, une séquence d'investigation prend place avec étude du lieu du crime et écoute des témoins, avant la deuxième phase de gameplay du jeu: le tribunal.
A la manière d'un Ace Attorney, une grande discussion a lieu dans un endroit dédié avec tous les élèves conviés, le but étant bien évidemment de découvrir et dénoncer le coupable. A la différence de l'ami Phoenix, il n'y a pas de suspect d'annoncé, les persos débutant donc cette séquence de tribunal autour d'une table ronde les rendant de base égaux. Au fil de l'étude du meurtre (mobile, lieu, preuves...), un profil se dégagera jusqu'au verdict. Côté jouabilité, nous attaquons des affirmations nous semblant erronées (cela se traduit par des bouts de phrases colorés dans un texte global blanc) parmi un lot de vraies affirmations; une erreur nous faisant perdre un point de crédit, tombé à 0 on recommence la séquence. Le tribunal se termine avec une reconstitution manga des faits, avec plusieurs cases à remettre convenablement dans le récit, le tout étant chronométré.
Une histoire passionnante et une ambiance pesante au possible, un méchant qui fait froid dans le dos, une suspicion de tous les instants, une réflexion géniale lors des tribunaux: Danganronpa est un mix fantastique entre Zero Escape et Ace Attorney au scénario intelligent et manipulateur. De grandes heures de jeu et d'enquêtes en perspective, pour l'un des tous meilleurs titres de la portable de Sony.