La couverture annonce clairement la couleur, on sait tout de suite de qui il s'agit.
Pour autant, j’ai été soulagée après avoir tourné la dernière page de ce pamphlet qui a réalisé pourtant de très importantes ventes outre-Rhin mais que j’ai eu le plus grand mal à finir. L’idée était classique : comme le Mickey à travers les siècles de mon enfance, comme l’Hibernatus de Louis de Funès, comme Mortimer dans Le piège diabolique, un personnage se réveille à une période largement postérieure à celle où il a vécu et s’étonne des changements survenus depuis sa mort ou son entrée en léthargie.
Sauf que là, c’est d’Adolf Hitler qu’il s’agit. On peut rire de tout, certes, mais il y faut du talent. Et cette pochade en est totalement dépourvue. L’histoire se mord la queue, on en profite pour critiquer l’Allemagne contemporaine et ses relents de racisme, de conformisme et de ridicule. On pourrait tout aussi bien imaginer en France le retour de Pétain ou de Laval … cela ne ferait rire personne.
Mal écrit, poussif, le livre s’enroule autour d’un scénario totalement invraisemblable où le « revenant » est pris pour un imitateur doué, devenu vedette de Youtube puis d’une sinistre émission de télévision, qu’exploitent les médias pour faire de l’audience et vendre des produits dérivés. Il m’a fallu beaucoup d’efforts pour mener au bout cette lecture sans aucun intérêt, me demandant si - par hasard – ne se nicherait pas à la toute fin – un rebondissement réellement amusant.
Hélas, ma conscience de chroniqueuse a été déçue … Malgré le million et demi d’exemplaires vendus en Allemagne et les 35 traductions – je déconseille fortement ce livre qui n’est même pas scandaleux, seulement terriblement, d’un bout à l’autre, ennuyeux. Ce n’est pas avec de tels livres qu’on enrayera la montée des extrémismes, fascismes et racismes qui pointent partout en Europe et ailleurs, hélas.
Il est de retour, roman de Timur Vermes, traduit de l’Allemand par Pierre Deshusses, édité chez Belfond, 406 p. 19.33€ (Noter le clin d'œil sur ce prix, ouaf ouaf !)