Il n' y a pas que dans le domaine économique et social que Hollande pratique la même politique de Sarkozy. Hélas !
Quand l'agité de Neuilly était à la présidence de la République, je pensais que la politique internationale de la France serait une parenthèse, doublement petite par sa durée et par sa dimension.
Je me suis lourdement trompé.
Hollande poursuit la même politique internationale que Sarkozy, soit un atlantisme zélé qui transforme la France en vassal des Etats-Unis.
De De Gaulle à Chirac, sans enjoliver le passé, la politique extérieure de la France se caractérisait par une certaine indépendance. Sa politique diplomatique se décidait à Paris, et non à Washington. Elle considérait les États-Unis comme des amis et des alliés, mais en aucun cas, elle n'était totalement soumise à l’empire américain...
D'où la non adhésion à l'OTAN jusqu'à Chirac inclus.
D'où la non participation à la seconde guerre en Irak.
D'où une diplomatie équilibrée à l'égard d’Israël et de la Palestine, sans arrières pensées politiciennes intérieures.
Depuis Sarkozy et Hollande, la France n'est plus rien au plan diplomatique, hormis le pire de sa tradition c'est-à-dire le néo-colonialisme affairiste (pléonasme) en Afrique.
Il faut se rendre à l'évidence : la politique diplomatique française n'est plus indépendante, à l'instar de la politique économique. L'une est décidée à la maison blanche, l'autre par la finance et le grand patronat...
Sarkozy et Longuet ou Hollande et Fabius défendent les intérêts de l'empire américain en répétant les pires mensonges de la propagande de Washington, aussi bien sur la Syrie, sur Gaza que sur l'Ukraine.
Alors que de nouvelles puissances émergent comme le Brésil, l'Inde ou la Chine et que de nouvelles alliances économiques et diplomatiques naissent pendant le lent déclin de l'empire américain, et alors que la France pourrait profiter de cette nouvelle donne pour apporter un message de paix, l'atlantique plombe non seulement la France mais aussi l'Europe, voire le reste du monde.
En effet, à l'heure où la mémoire et les idées de Jaurès sont mises à toutes les sauces, en particulier par le pouvoir "socialiste" de droite, nous sommes peut-être à quelques heures, quelques jours, quelques semaines d'un conflit mondial.
Le conflit en Ukraine et la propagande médiatique occultent l'enjeu de la suprématie des États-Unis, en l'occurrence du dollar. Si ce dernier n'est plus la devise internationale de référence, les USA s'effondreront du jour au lendemain. Ils pourront continuer à faire fonctionner la planche à billets, mais le dollar ne vaudra plus rien.
En utilisant l'OTAN et en vassalisant les pays de l'UE, les USA poussent au conflit pour étendre leur pré-carré et pour affaiblir la Russie afin de préserver le dollar et leur domination. Ceci fait, viendra le tour de la Chine...
Dans ce contexte international devenu délétère à cause d'un empire en déclin et aux abois, une diplomatie française gaullienne aurait permis d'apporter la contradiction au sein même du camp occidental, de contester la propagande de la Maison blanche et de réduire les risques de conflit. Tout au moins, cette position indépendante aurait préservé la France de nouvelles aventures criminelles et néo-coloniales.
Or, c'est tout le contraire qui se produit actuellement avec Sarkozy puis Hollande.
Par confort et par conformisme intellectuel, la classe politique française du PS à l'UMP est devenue atlantiste. Elle a misé sur l'empire américain, tant au plan économique avec son adhésion au capitalisme dans sa version néolibérale dont le prochain avatar est le Grand traité transatlantique, qu'au plan diplomatique en défendant systématiquement et aveuglément les intérêts nord-américains.
Aussi, les atlantistes se leurrent eux-mêmes en croyant que la France sera d'une part protégée par les Etats-Unis et d'autre part bénéficiaire des retombées juteuses du capitalisme dans sa version néolibérale. Ils lient ainsi le destin du pays à celui de l'empire nord-américain en déclin. Au final, la France risque d'être précipitée dans la chute de l'empire et la guerre, faute d'avoir su rester indépendante et de lier de nouvelles coopérations avec les puissances émergentes.
En élisant Hollande, les français-es ne se sont pas débarrassés du sarkozisme, ni de l'atlantisme : misère des élites politiques du PS et de l'UMP...