Wasted minute
Saison 3, Episode 6/13
Diffusion vo: Showcase – 27 avril 2014
Liber8 procède au vol de déchets chimiques. Kiera découvre qu’avec quelques produits basiques, ces déchets peuvent devenir une terrible arme chimique…
Continuum nous offre encore une histoire policière au déroulement très quelconque et linéaire, avec les indices qui tombent pile quand il faut pour avancer. Est-ce un mal ? Pas forcément, car comme avec la prise d’otage de l’épisode précédent, l’enquête ne sert finalement qu’à soutenir le développement d’un propos critique. Il est alors utilide ne pas alourdir inutilement l’enquête policière histoire de ne pas surcharger l’épisode qui s’avère déjà bien chargé comme ça.
Et donc cette semaine, l’enquête sert de prétexte à la critique des entreprises chimiques et de la tentation de créer une menace pour pouvoir ensuite vendre le remède. C’est malheureusement quelque chose de connu et déjà exploité sous une forme ou une autre, comme on a pu en avoir l’exemple avec la « menace » H1N1 il y a quelques années et l’explosion des ventes de vaccins aux différents gouvernements.
L’épisode a le mérite de développer cela mais malheureusement, il le fait de façon un peu simpliste, l’effet étant encore plus renforcé par la corporation Sonmanto qui, à une inversion de lettres près renvoit à une entreprise réelle, souvent symbole de ces dérives. Au sortir de l’épisode, on a les gentils manipulés et les méchantes industries. La réalité est bien moins bipolaire que cela et surtout, les journalistes ont une part non négligeable dans la manipulation, volontaire ou non, de la population. Or, cet aspect est complétement occulté de l’épisode. Il y a bien une rapide réplique du représentant légal de Liber8 à destination de la presse libre mais cela ne va pas plus loin. Il aurait été plus intéressant de voir un journaliste découvrir ce que Alec a découvert et communiqué à Carlos et de voir l’utilisation qu’il aurait fait de cet élément crucial.
Toudoum toum toum toudoum … The Kiera Cameron Chronicles ?
On le voit, la série a donc tendance à catégoriser en gentils et en méchants tout le monde. Pourtant, sous cette surface, les choses sont finalement plus compliquées que cela. Depuis quelques épisodes, il est très difficile de voir Liber8 comme de vrais méchants. Ils deviennent plus une sorte de maquis. De même, quel Alec est vraiment gentil et lequel est méchant ? Celui du futur semble péter un plomb, mais il permet à Kiera de découvrir la vérité. De plus, il est motivé par l’amour et non le pouvoir. Ses actions sont-elles vraiment si négatives puisqu’il agit pour protéger Emily ?
Au final, on se retrouve donc avec des gentils contre des méchants, mais avec un bon nombre d’intervenants, d’un coté comme de l’autre, pouvant basculer comme un rien de l’autre coté. Et cette imprévisibilité rend la série de plus en plus passionante à suivre, surtout parce qu’en plus, ces bouleversements sont toujours justifiés et découlent logiquement des actions des uns et des autres.
A coté de cela, Kiera met de coté un Alec et découvre qui est l’assassin de son double. Et là, si on pensait clarifier un peu les choses, elles se recomplexifient de suite avec l’identité de l’assassin: un freelancer. Des freelancers qui cachent un mystérieux prisonnier. Ils n’ont jamais été très clairs depuis le début les freelancers, mais là, on s’éloigne encore plus d’un éclaircissement pour être face à une vision de plus en plus trouble de ces proclamés gardiens du continuum temporel.
Bref, 8/10
Continuum continue à jongler habillement entre le bien et le mal, sachant faire évoluer ses personnages avec logique, le tout cumulé à une couche de critique de la société. La maitrise de l’écriture est vraiment impressionante.