La Belle et la Bête, conte de l’enfance vieux comme un refrain…
Je n’ai pas vu la version cinématographique de Jean Cocteau, mais en abordant le film de Christophe Gans, je gardais encore en mémoire la jolie version de Disney, à la fois drôle, romanesque et poétique. Cette mouture 2014, malgré certains aspects très réussis, m’a laissé une impression mitigée.
Visuellement, c’est une merveille. A condition de ne pas être allergique aux images de synthèse, on parcourt un livre d’image enchanteur. Le château de la Bête est somptueux, gothique à souhait, les petites créatures absolument charmantes, la lumière très travaillée. La Bête elle-même est très belle (!) et fort bien interprétée par un Vincent Cassel qui lui apporte sa fougue et son romantisme désespéré.
L’imagerie colle donc parfaitement à l’univers du conte de fées et l’ambiance m’a rappelé ma lecture des Nouveaux Contes de fées de la Comtesse de Ségur, dont je garde encore aujourd’hui un souvenir marquant. De la même façon, le scénario suit fidèlement l’histoire du conte.
Malgré tout, le film est loin d’être sans défauts : alors que La Belle et la Bête est une belle histoire d’amour et un plaidoyer contre le jugement sur les apparences, le métrage manque singulièrement de profondeur et d’enjeux dramatiques. En faute, le déroulé linéaire et sans véritable suspense du film, et surtout le jeu terne et sans nuances de Léa Seydoux qui est pour moi une erreur de casting pure et simple. Où sont passées la joie, la douce beauté et la gentillesse de Belle face au jeu passionné de la Bête / Vincent Cassel ?
De même, la scène de la danse, si merveilleuse et touchante chez Disney, est amère et cruelle, bien que visuellement magnifique, et m’a beaucoup déçue.
Une grande réussite visuelle et une belle ambiance magique donc, mais dont le scénario manque un peu d’ambitions et reste trop pingre dans son émotion pour rester inoubliable.