Le blockbuster le plus intelligent de l’année ? Une blague. Ici le méchant singe est forcément borgne et balafré, la femelle a un pendentif autour de la tête ( manque le rouge à lèvre) , et on reconnait à coup sûr le fiston singe grâce à son poitrail scarifié en rouge. Bref, on est presque chez Walt Disney et l’histoire ne vaut guère mieux. On nous l’a déjà raconté ailleurs à peu de chose près : Avatar, Danse avec les loups, Le Dernier Samourai… On nous refait le coup de l’émissaire en territoire ennemi pétri de bonnes intentions, inévitablement contrariées. C’est plein de bonnes volonté et de bons sentiments, ça se laisse regarder, on a droit a toutes les vieilles ficelles du genre, mais inutile de s’attarder sur l’intérêt du script, car l’enjeu du projet n’est pas là. Cette Planète des singes nous raconte un tout autre affrontement: celui des VFX et du vivant. Les effets spéciaux contre les acteurs. Le digital contre l’analogique. Le film s’ouvre d’ailleurs et se ferme sur un même plan: un regard de singe tellement criant de vérité qu’il nous dit « Prenez garde humains, c’est bientôt votre tour d’être singés ». Un promesse que tiendra Hollywood dans les années à venir en produisant des films 100% digitaux et 100 % photo-réalistes à s’y méprendre. On peut leur faire confiance, le stade de l’expérimentation animale dans le domaine des CGI donne des résultats encourageants.