(et pas quelqu'un qui lui ressemble, sur qui j'aurais fait un éventuel transfert...Comme si c'était mon genre! Et, au pire, si cela avait été le cas, j'aurais mis Vincent Delerm entre guillemets. Mais vraiment non je ne suis pas ce genre de personne; jamais je n'irais jusqu'à mettre une photo de Delerm en fond d'écran de portable pour créer l'illusion que... Tsss, vraiment ).
Ce que je dis est vrai: c'est de Vincent Delerm que je tiens cette recommandation.
Je suis sûre que vous faites partie de ... mais je vous assure que c'est vrai. Là où j'ai un peu mystifié l'anecdote, c'est que mon Vincent ne me l'a pas recommandé personnellement, il en a parlé dans le bouquin qui accompagnait le DVD de sa tournée 2009 sur lequel j'ai rédigé un avis ô combien intéressant: [lien sur la photo que j'ai prise de Vincent Delerm prenant lui-même une photo...]
Vincent m'a donné envie de lire le livre d' Alain de Botton qui s'intitule Le Plaisir de souffrir.
Voici ce qu'en dit mon Vincent chéri d'amour adoré (dans la réalité, je ne suis pas érotomane ni hystérique. En vrai, je suis juste excessive. Et surtout, en vrai et pour de vrai, les expressions du type "mon chéri", "mon amour" ne sont jamais sorties de ma bouche et je ne conjugue que très rarement le verbe aimer. Ce blog est un véritable exutoire... Comme je suis incognito (pour le moment) ici, j'en profite pour afficher mon côté "sentimental de grande amoureuse"). me souffle à l'oreille qu' et que la psychanalyse doit se terminer pour laisser place au "roman" (qui finalement n'est pas si éloigné de ma digression autocentrée.)
Je n'ai pas lu la Quatrième de couverture, j'ai plongé directement du Grand Plongeoir dans l'univers d'Alice.
Alice est une jeune femme de 25 ans qui a été amoureusement malmenée. Elle se plaint de son célibat mais parce qu'elle a encore un pied dans le passé, elle s'empêche de vivre toute relation et pour ne pas risquer qu'un homme puisse penser "je ne peux pas effacer le garçon juste avant moi ; il faudra diviser certains sentiments par trois". (promis j'arrête de faire du " Delerm song droping" )
Et puis, il y a la rencontre fortuite puis forcée avec Eric.
C'est à la fois un roman puisqu'on a affaire à une fiction, une trame romanesque crédible, des personnages et des péripéties mais c'est aussi et surtout une véritable analyse de la vie de couple. L'auteur nous offre une vision à la fois psychologique, psychanalytique, sociologique et philosophique de l'Amour.
Je comprends mieux pourquoi mon amour de chanteur a adoré ce livre.
Deux lumières, dans mon cerveau, se sont allumées:
- Ce roman ressemble beaucoup à la pièce écrite par Mon Vincent Le fait d'habiter Bagnolet qui décortique la vie de couple et la rencontre amoureuse dont les premiers rendez-vous ne sont qu'une pure mascarade stéréotypée et bien huilée.
- Et l'influence d'Alain de Botton est tout à fait perceptible dans le dernier album de Vinçounet Les Amants Parallèles qui retrace le film de deux amants, ces deux-là pourraient bien être Alice et Eric.
L'auteur se fait à la fois analyste et formateur puisqu'il joue son rôle de romancier qui nous raconte un histoire puis il met certaines séquences sur pause pour les analyser. Ces arrêts sur image sont très pédagogiques, instructifs, pratiques, utiles et constructifs. (les schémas sont à tomber par-terre!) On a l'impression de participer à un séminaire sur la relation amoureuse ou une séance de thérapie de couple extérieure à nous mais tellement ressemblante.
Ce livre sera dorénavant ma bible, mon manuel, mon mode d'emploi.
- J'ai adoré la montre l'aspect cyclique où bonheur et malheur s'enchevêtrent, joie, ennui et désespoir se succèdent. Il s'agit d'un théorie de "l'escalier" et du séchoir rotatif": l'escalier montre l'ascension d'Alice où sa vie trouve son véritable but dans sa rencontre avec Eric qui lui permet d'atteindre le Bonheur. Une fois le paroxysme de la vie atteint, il n'y a plus rien à faire puisque tout est censé durer jusqu'à la fin. Au contraire, le séchoir rotatif "processus où ce qui vient une fois revient inévitablement d'autres fois, ce qui suggère qu'il a des données répétitives dans une vie humaine, que c'est une affaire cyclique."
- La nudité émotionnelle: Eric n'a aucune retenue à exhiber son corps mais dès qu'il s'agit de sentiments, celui-ci se replie, se bloque. Au contraire, Alice, à cause de ses complexes, refuse de se montrer nue mais est un vrai moulin à paroles. "La nudité émotionnelle est liée au fait de révéler notre propre faiblesse et notre propre insuffisance à un autre être humain, une dépendance [...] Je me dénude émotionnellement quand je confesse un besoin- quand j'avoue que je serais perdu sans toi, que je ne suis pas forcément la personne indépendante que j'ai essayé de faire croire que j'étais, que je suis en réalité un être faible et beaucoup moins admirable, qui a bien peu de certitudes quant à l'existence et au sens qu'elle peut avoir."
- La paranoïa et l'amour: "La paranoïa est peut- être la conséquence la plus naturelle du sentiment amoureux, puisqu'alors nous faisons le plus grand cas d'un autre être et prenons donc conscience d'une perte toujours possible. Mais pour ceux qui sont déjà attirés par les scénarios catastrophiques, l'amour ne peut qu'envenimer une blessure à vif." Je pense surtout que la paranoïa permet d'envisager le pire et de s'y préparer au cas où, pour ne jamais tomber de haut. Il y a du vrai dans ce que dit cet auteur...
- La communication. Dans un couple, ce n'est pas forcément le monopole de la conversation qui est important mais la portée significative de ce qui est dit. Alain de Botton parle d'une équité, d'une balance: si l'un des deux parle de ce qu'il ressent (poids lourd dans la balance) et l'autre ne répond pas ou esquive le sujet en faisant diversion (parler du programme TV -pour reprendre l'exemple du livre-) il y aura un déséquilibre..."Il faut que quelqu'un place son message sur un plateau de la balance et espère dans l'angoisse que l'autre aura quelque chose d'aussi lourd à déposer sur le plateau d'en face."
- Si vous êtes doués en amour, ce livre sera peut-être obsolète ou inutile.
- Mais si vous êtes un échec sentimental sur pattes, un analyste amoureux, un décortiqueur des relations, ce livre est fait pour vous.
- Si vous ne voulez pas payer des mille et des cents pour des thérapies de couple, des séances de psy, etc etc, dirigez-vous vers ce livre... Il y a toutes les réponses.
Je vais faire comme Et procurez-vous les albums de mon Vincent...
(pas celle d'Alain de Botton mais celle du film de Paris-Manhattan avec Alice Taglioni et Patrick Bruel), la pharmacienne qui au lieu de soigner ses clients avec des médicaments, leur prête les films de Woody Allen...
Même système: je vous recommande et vous prescris une bonne dose de Delerm (Père et fils) et ce magnifique "Plaisir de souffrir" d'Alain de Botton...
Vincent Chéri, je t'ai même pas dit... (sûrement à cause de ma "nudité émotionnelle...")
Car, à coup sûr, et grâce à toi, déjà j'ai économisé des années de psychanalyse et de thérapies; et peut-être qu'à l'avenir, je vais être une fille douée en amour. Le cas échéant, j'aurais trouvé ma propre identité sentimentale: je ne suis peut-être pas une handicapée sentimentale ou une nana avec une mentalité masculine ou un glaçon mais une (grande) amoureuse plus ou moins refoulée(?!?) dont la vie est un séchoir rotatif...
On peut parler d'amour sans conter fleurette et c'est ce que j'ai toujours cherché et que je viens de trouver doublement chez ces deux hommes qui semblent incollables sur le sujet. Alain de Botton et Vincent Delerm ont la même vision cynique et détachée de l'Amour et je partage leurs théories.
Je pense à toi "Vincent Delerm"...
"L'habillement émotionnel [...] consiste à [...] cacher le grand secret J'ai besoin de toi. Etre émotionnellement vêtu, c'est refuser de se remettre entre les mains de quelqu'un dont on ne peut contrôler les actions, quelqu'un qui peut par définition nous blesser ou nous rendre fou en ne répondant pas à un coup de fil ou en faisant du pied à la personne d'en f ace."