En le recrutant à 16 ans pour 15 millions de nouveaux francs, Wenger lui avait appris que l’argent n’avait pas d’importance.
Il aura fallu 14 ans, quelques buts en Premiership et le concours de Tiburce Darou pour qu’Aliadière fasse parler de lui. Après une si longue attente, sa première performance s’est traduite sous la forme d’une brève : Aliadière va au clash. Il est vrai qu’à Arsenal, Henry et Bergkamp ne lui en avaient pas laissé l’occasion, ils lui avaient d’ailleurs laissé assez peu d’occasions tout court. Les deux mois au Celtic non plus, pas plus que les cinq à West Ham ni les 14 matchs à Wolverhampton. A Middelsbrough ça aurait pu, après trois ans de bons et loyaux services notamment à l’infirmerie mais gueuler pour partir quand son contrat expire n’est pas toujours nécessaire ; il s’était retenu.
De manière relativement logique, aucun club ne fait donc confiance à Aliadière lors de cet été 2011, alors que Meghni part s’éclater à Umm Salal. Mais Lorient va pointer le bout de son nez. Gourcuff rêve de Wenger plus qu’il ne rêve d’Aliadière, mais Wenger n’est pas libre et le négoce de mineurs français n’est plus son truc, il en a plein l’arrière cuisine. Deux saisons plus tard, dont une à 15 buts, et le tour est joué pour Aliadière et son maillot orange. L’exploit n’est pas si rare, mais tout le monde se souvient d’Aliadière sous le maillot de l’équipe de France espoirs. Non c’est pour déconner, personne s’en souvient. Mais poliment Deschamps n’hésite pas à dire, comme de chaque meilleur buteur français de Ligue 1, qu’il songe à lui envoyer une présélection. Ce qu’il fait. Et comme pour tout meilleur buteur français de Ligue 1, la rumeur d’un intérêt de Lyon enfle. Tant que c’est pas son genou ni sa tête, tous les espoirs sont permis.
Merlu au vinaigre
Heureusement Aliadière est revenu sur son attitude et a démenti catégoriquement avoir fait grève : « Si je ne joue pas, c’est qu’il y a un détail financier à régler dans mon contrat actuel et cela traîne en longueur. Je ne veux pas prendre de risque. Mon expérience et mes blessures à répétition parlent pour moi. Je n’ai pas envie de me blesser et de ne pas pouvoir répondre à la proposition d’un autre club. » Rien à voir, donc, avec un joueur qui refuse de jouer parce qu’il veut partir de son club de merde, qui collectionne les tatouages et relève son col de polo. Il se trouve par ailleurs qu’il a des tatouages et qu’il relève son col, comme quoi les portrait de Vernon servent à quelque chose. C’est juste que Lorient avait prévu de le payer moins chaque année et manque de bol il vient de réussir les deux meilleure saison de sa carrière. C’est vraiment dégueulasse. En route pour le très haut-niveau financier.
Pendant ce temps-là, Arsenal ne s’intéresse toujours à aucun Gourcuff. Il faut faire quoi de plus pour se faire remarquer ?
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