Le soleil ne brille pas ce matin, lorsque nous mettons le nez a la fenetre du gite de la maison d'en haut.
C'est un jour de grosse pluie, de "heavy rain" qui nous attend aujourd'hui a travers les chemins du vignoble et les reculees du Jura. L'etape n'est pas tres longue, s'annonce belle, mais c'est vrai que ce temps n'a rien d'engageant.
On ne se presse donc pas vraiment, après le petit dejeuner ou j'ai le plaisir de discuter avec un universitaire qui se trouve etre un specialiste de l'illustration, qui fut aussi mon sujet de maitrise et de DEA. Nous parlons de Grandville et des "francais peints par eux-mêmes", l'ancetre des guides touristiques.
D'ailleurs, c'est la Vache qui rit, fromage local (enfin, pas réellement du terroit, mais qui fut invente par la fromagerie Bell a Lons le Saunier), popularise par Benjamin Rabier, qui a entraine notre conversation, engagee sur la popularite de ce fromage au Maroc, ou ce professeur avait enseigne dans les années 80.
Le temps ferait fondre toutes les vaches qui rit du monde: il pleut comme vache qui...
Mais nous avancons tout de même, a travers chemins, qui montent et qui descendent. De belles forets s'offrent a mes pas. Il m est cependant un peu difficile de vraiment apprécier le paysage, tant la pluie tombe drue. Nous sommes, malgre nos equipements, assez vite trempes. Heureusement qu'il ne fait pas froid. Je trottine souvent, le temps n'est pas a la flanerie. Mon reflex restera presque toute la journee a l'abri du sac.
C'est avec un certain soulagement que j'atteins Château Chalon, un tres joli village qui offre une belle vue (enfin, je l'imagine car aujourd hui on ne voit rien) depuis son site eleve sur la vallee, et une belle architecture comtoise. Guy m attend a l'interieur du petit musee du vin du Jura installe la. On peut également s'y rechauffer autour d'un cafe. Nous prenons la encore notre temps et c'est un peu rechauffe et un poil plus sec que nous nous elancons a nouveau a travers vignes et collines.
Nous allons un peu au plus court pour rejoindre le beau site de l'Abbaye et de la splendide cascade de Baume les Messieurs.
Nous y dejeunons d'abord. Le restaurant, on nous retrouvons nos randonneurs equestres d'hier soir et leur charismatique guide Didier Mejard, qui ont suivi un itineraire proche du notre (il parait que la pluie ne gene pas les dadas, surtout ceux la qui viennent pour la plupart d'Islande. Ce n'est pas le cas de leurs cavaliers toutefois), et sa chaleur, sont plus que les bienvenues.
Une courte accalmie nous permet de bien admirer le site, l'ancienne abbaye benedictine, et plus loin l'impressionnante cascade. Elle est d'ailleurs bien gonflee par toutes ces pluies.
Une belle montee nous attends, jusqu au belvedere qui domine la vallee. On devine une jolie vue.
Ensuite, après que Guy m est quitte pour descendre a son rythme, un petit bout de chemin m attend encore, a travers bois, jusqu a Perrigny, ou un modeste hotel de peripherie nous attend. Lons le Saunier est tout pres.
Je commence a fatiguer dans ces derniers kilometres, ou la pluie m accompagne encore et encore. J'ai un peu mal aux pieds, la descente m est plus penible. Mais qu'importe, je suis tout de même content d'etre ici et de marcher a travers ces belles forets. J'ai bon moral en ce moment, et même si le physique n'est peut etre au sommet, mais de bonnes ondes me portent.
Une clairiere bordee de hauts tilleuls attire tout de même mon attention fatiguee.
Quelques pas plus tard, je suis tout de même content de m arreter et de pouvoir profiter d'un bon lit, au sec!
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