Star Wars: Les Origines d'une Saga

Publié le 29 juillet 2014 par Olivier Walmacq

genre: documentaire
année: 2013
durée: 1h30

synopsis: Star wars, dont le premier épisode est sorti en 1977, n'a pas, depuis, quitté l'espace interstellaire. Partout dans le monde, des foules de téléspectateurs se sont passionnés pour les aventures d'Anakin Skywalker, de son fils Luke, des brigands et des compagnons de route qui les entourent. Cette série de films qui couvre déjà deux trilogies, en entamera sûrement une troisième en 2015. Pourquoi un tel succès et une telle longévité ? Ce documentaire se penche sur les influences savamment mêlées qui ont fait de Star wars une histoire universelle. Inspiré à la fois de Jason, de Frodon et du roi Arthur, le personnage de Luke, par exemple, s'enracine dans la mythologie grecque, dans les légendes des chevaliers de la Table ronde et dans Le seigneur des anneaux. Pour opérer ce syncrétisme, le réalisateur George Lucas, qui a puisé ses valeurs politiques et spirituelles au cours des contestatrices années 1960, s'est plongé dans les travaux de l'anthropologue et expert en mythologie Joseph Campbell. 

la critique d'Alice In Oliver:

Attention, cet article ne porte pas sur un épisode de la saga Star Wars, mais sur un documentaire diffusé en début d'année 2014 sur la chaîne Arté. Ce documentaire s'intitule Star Wars: les origines d'une saga. Cette saga a donc été conçue par George Lucas au milieu des années 1970 dans une période pessimiste et de contestation aux Etats-Unis.
Avec Star Wars, George Lucas réinstaure un mythe essentiel: le combat du bien contre le mal. Il existe donc un lien très fort entre Star Wars et la mythologie, en particulier le voyage du héros, ou plutôt son odyssée.

Finalement, les deux trilogies se concentrent sur l'histoire d'un adolescent (Anakin Skywalker pour la première trilogie et Luke Skywalker pour la seconde) qui entre dans l'âge adulte et qui va se retrouver dans une épopée qu'il ne maîtrise jamais... ou presque...
La soif de pouvoir, l'ambition et le côté obscur auront raison d'Anakin. A l'inverse, Luke ne s'écartera jamais du droit chemin malgré la tentation. Dans Star Wars, le héros est un personnage timide avec ses propres peurs, ses faiblesses et ses doutes. Luke Skywalker est finalement un héros ordinaire. En l'occurrence, le voyage de Luke est l'archétype même de l'Odyssée, entre autres, celle d'Ulysse.

C'est finalement l'histoire d'un adolescent appelé à affronter une situation qui le dépasse complètement. Peu à peu, Luke évolue: il combat l'étoile de la mort, apprend la maîtrise de la force, sauve ses amis de Jabba le Hutt... Mais sa plus difficile épreuve reste son combat contre son propre père, Dark Vador, aka Anakin Skywalker. Dark Vador est un personnage énigmatique qui ressemble davantage à un spectre se cachant derrière un masque et une armure.
Le combat entre le père et le fils est un thème classique de la mythologie et même de la Bible. Dans toute tragédie, il y a un drame et une grave blessure.

Cette blessure fait prendre conscience au héros de la difficulté de son aventure. Dans Star Wars, on trouve aussi des personnages spirituels qui font à la fois office de magicien et de mentor. C'est par exemple le cas de Yoda, d'Obi-Wan Kenobi de Qui-Gon Jinn.
Ces trois personnages vont jouer un rôle déterminant dans l'évolution d'Anakin et de Luke Skywalker. Ces mentors vont transmettre à leur élève un cadeau très spécial: un sabre laser. Cet objet précieux permet au héros de progresser dans son initiation. Ce qui n'est pas sans rappeler l'histoire du Roi Arthur et de son épée magique.

Les Jedi sont les garants de la liberté et sont prêts à donner leur vie pour arrêter le mal. Les Jedi renvoient évidemment aux samouraïs. Dans Star Wars, l'enseignement jedi est basé sur la force, à savoir une sorte d'illumination spirituelle qui trouve sa source dans les plus grands secrets de l'univers. Dans ce combat du bien contre le mal, le héros peut aussi compter sur des amis fidèles.
Parmi ces compagnons, on trouve des guerriers, des mercenaires mais aussi des princesses. Tous ces personnages sont généralement courageux et intelligents. Dans Star Wars, les princesses (Amidala, Padmée et Leïa) sont à la fois fortes, romantiques, sages et nourricières. On retrouve ces mêmes symboles dans la mythologie grecque.

Quant à Han Solo, il est l'archétype même du mercenaire. Il incarne aussi un personnage de western qui fuit la loi et pense avant tout à lui. D'ailleurs, il s'appelle "Solo". Il se distingue par son indépendance, son amour de l'argent et son égoïsme. Toutefois, pour lui aussi, les choses évoluent: au cours de ses nombreuses aventures, il va apprendre à aimer et à penser à autre chose qu'à lui-même. Dans Star Wars, il y a aussi les idiots et les clowns, souvent fidèles mais rarement utiles.
C'est par exemple le cas de R2-D2 et de C-3PO. Ils sont souvent en dehors de l'action et agissent avant tout en tant qu'observateurs de la situation. Leur fonction principale est d'amuser la galerie. Ils se servent pas à grand chose mais permettent d'ajouter une dimension comique à la saga.

Quant à Jabba le Hutt, il représente la cupidité et l'excès. Ce qui se traduit par son physique ingrat. Il s'agit d'une sorte de dragon moderne qui détient de l'or et des otages. Ce personnage mettra Luke Skywalker à rude épreuve, tout comme Hercule dans la mythologie.
Le mal est donc très présent dans Star Wars avec son lot de personnages pervertis. Dark Vador représente le pouvoir de fascination du mal. Il a donc un côté fascinant. Il est presque invincible, terrorise tout le monde et a donc choisi la voie du mal et de la corruption. Dark Vador et Anakin Skywalker ne font qu'un.

A la base, c'est un garçon doué qui doit accomplir son destin. Il est aussi arraché à sa mère. C'est un événement important qui va marquer à jamais son destin et provoquera sa chute. Anakin est donc rongé par la haine et la colère. La passion débridée mène à la tragédie.
Dark Vador veut le pouvoir et rétablir la paix mais il est trop impatient. C'est une thématique que l'on retrouve dans l'Iliade. Dark Vador va être séduit par le chancelier et le côté sinistre de la force. Dark Vador conclut un pacte faustien avec le chancelier. Ce qui renvoie également à Satan, l'angé préféré de Dieu, mais séduit par la tentation et le pouvoir. La chute de Lucifer est donc provoquée par sa colère, son orgueil et son arrogance... Tout comme Dark Vador !

Quant au combat entre Anakin et Obi-Wan, il symbolise la descente en enfer. Anakin est finalement consumé par la passion. C'est une sorte de Frankenstein qui a perdu toute humanité. Dans Star Wars, on retrouve aussi une grande importance accordée à la politique, liée à la corruption et au pouvoir. Ce qui fait évidemment référence à notre propre histoire, qui permet l'ascension des grands dictateurs. Le dictateur est un homme fort, charismatique, autoritaire et qui incarne à la fois la peur et le pouvoir. Ces thématiques renvoient à la Rome Antique, dont l'équilibre est gangréné de l'intérieur.
On aveugle le peuple à travers des spectacles et des sacrifices. C'est finalement le portrait de la chute d'une République et d'une démocratie fragile.

Palpatine est le symbole même de l'empereur tyrannique qui vise avant tout le pouvoir absolu. Dans Star Wars, la technologie symbolise la perte d'humanité, notamment avec Dark Vador, qui passe d'un homme à une machine, ou avec l'étoile de la mort, qui ressemble à la fois à une planète et à une arme de destruction massive, dont le coeur est vide.
Certes, les rebelles utilisent la technologie pour combattre les force du mal, mais pour vaincre, ils devront avant tout compter sur eux-mêmes et sur l'amitié. Dans Star Wars, la notion du bien et du mal est donc très complexe. C'est par exemple le cas quand Luke affronte son propre père. Il le bat mais ne le tue pas. En s'offrant lui-même en sacrifice à l'Empereur, il offre également le Salut à son propre père.

En ce sens, Luke Skywalker est presque une figure messianique. C'est ainsi que Dark Vador retrouve son humanité avant de mourir. A la fin de l'épisode III, l'humanité de Dark Vador se consume au sens propre comme au sens figuré. A la fin de l'épisode VI, Luke consume le cadavre de Dark Vador comme pour expier le mal de cet être destiné à devenir un héros, mais qui a sombré du côté obscur.
En plus de trente ans, la saga Star Wars a emprunté à la culture populaire en faisant également référence à la mythologie, à la religion mais elle a su également construire son propre mythe. C'est aussi pourquoi elle devenue aussi populaire et que son succès ne se dément pas.
Vous l'avez donc compris: Star Wars: les origines d'une saga est un documentaire passionnant dans lequel on relève de nombreuses séquences, des extraits des différents films mais aussi des interviews, entre autres, celles de J.J. Abrams et de Peter Jackson. Tout simplement indispensable !

note: 17/20


Star Wars - Les origines d'une saga par ARTEplus7