The Good Wife fait partie de ces séries plébiscitées par les sériephiles qui la suivent assidûment, qui en vantent les mérites sur Twitter. Au point qu’elle fait partie de ces séries qui, si on ne la suit pas donnent l’impression de passer à côté d’une grande série. Je ne l’avais jamais suivie, étant réfractaire à Juliana Margulies. Ce n’était pas vraiment le cas dans Urgences, mais je trouve cette actrice particulièrement mauvaise, froide, et inexpressive. Pour moi, elle ne dégage rien, elle joue les émotions, sans parvenir à les communiquer jamais (et sauf erreur, je crois que c’est ce que reprochait Martin Winkler à Gillian Anderson à l’époque d’X-Files). Bref, j’ai profité du Challenge Séries pour la visionner enfin. J’avais commencé à la visionner Hors-Challenge, et puis je me suis dit que comme j’étais lancé, autant l’ajouter. Elle switche donc avec Boston Legal, que je terminerai… plus tard. Donc, le pitch…
De quoi ça parle ? (le pitch de la série) : Après le scandale suscité par l'infidélité et la corruption de son mari, le procureur de Chicago, Alicia Florrick, doit chercher un travail pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle se fait alors embaucher en tant qu'avocate dans un cabinet réputé de Chicago et doit faire ses preuves malgré – et à cause de – la réputation de son mari. (source : Allociné.com)
Les raisons d’y jeter un œil… ou pas ! (mon avis critique sur les 4 premières saisons) : The Good Wife, vous l’aurez aisément compris, est la nouvelle série judiciaire du moment, et l’une des séries « hype ». Elle est l’œuvre du duo Robert et Michelle King, les frères Ridley et Tony Scott sont crédités comme producteurs exécutifs, et elle fut lancée sur CBS à la rentrée 2009. Cette série est une énième série judiciaire, mais il faut comprendre que les chaînes américaines remplissent apparemment leurs grilles avec des séries rentrant parfaitement dans certaines cases : séries judiciaires, médicales, policières qui drainent toujours un public conséquent. The Good Wife fait partie de ces séries américaines parfaitement produites, avec des interprètes de qualité, et une bonne écriture. Objectivement (si tant est qu’on puisse l’être), elle est une bonne série, difficile de de dire le contraire. Parmi ses principales qualités, on peut noter le fait de jongler adroitement entre plusieurs arcs narratifs et les faire se croiser habilement. La série s’inscrit dans la norme des séries actuelles, à savoir une affaire / un procès par épisode, tout en développant des tas de lignes feuilletonnantes autour qui font que la série ne peut qu’être suivie dans l’ordre. Si The Good Wife est à la base une série judiciaire, elle aborde la sphère familiale avec ce mariage loin d’être parfait en Alicia Florrick et son mari Peter, que tous deux tentent de faire fonctionner malgré tout, tous deux étant profondément aimants à l’égard de leurs enfants. Mais cette série se veut également politique, puisque le personnage de Peter Florrick, devenu Procureur, court après d’autres mandats et des responsabilités toujours plus importantes, bon nombre de scènes le suivant alors lors de ses campagnes, et aiment à montrer les manœuvres politiques qui en découlent. Et puis les questions d’actualité, les préoccupations sociales sont elles aussi présentes dans la série, en lien avec les différentes affaires présentées, comme la situation au Moyen-Orient, la question de l’homosexualité, etc. Une série riche, donc, qui s’offre la liberté d’aborder différents sujets, et mêle adroitement différents genre. Et une série qui repose sur l’exploitation à plein du format sériel. J’avais déjà expliqué lors d’une de mes premières notes que l’une des raisons pour lesquelles on prend du plaisir à suivre une série est pour avoir la satisfaction de reconnaître tel ou tel personnage, déjà apparu, qui revient. Dans TGW, on peut compter et citer une cinquantaine au moins de personnages récurrents ! Que ce soit les juges et leurs petites manies, comme le juge Abernathy, qui aime à évoquer en début de procès un sujet d’actualité, Jackie Florrick, la mère de Peter, archétype de la vieille chouette née pour nuire, les avocats adversaires de Lockhart & Gardner comme Nancy Crozier qui aime à jouer les filles de la campagne sainte-nitouche, ou le roublard Louis Canning, toujours affable, qui se montre capable des pires coups bas, les clients du cabinet, appelés à revenir, les assistants du procureur… Je n’ai cité que quelques exemples, mais la liste pourrait être très longue. Au point d’ailleurs que cette qualité pourrait devenir un défaut : les personnages vont et viennent au gré des intrigues apparaissant comme disparaissant selon que l’on ait besoin d’eux ou pas. Tout comme celle des guest-stars apparaissant dans la série : Amy Acker, Dylan Baker, Michael J. Fox (dans le rôle du fourbe Louis Canning, rôle à contre-emploi), Kyle McLachlan (est-il besoin de présenter la figure emblématique de Twin Peaks ?), Matthew Perry, Maura Tierney (vue dans Urgences), la belle Amanda Peet… Une série de prestige, qui accueille des guest-stars de prestige. L’écriture de la série est efficace, l’interprétation des acteurs et actrices de qualité, les épisodes se suivant sans jamais ennuyer. Alors malgré toutes ces évidentes qualités, pourquoi je n’accroche pas autant que ça à la série, pourtant très bonne ?
Parce que toutes ces qualités précédemment évoquées… D’autres séries séries avant elles en ont bénéficié, et en MIEUX !! Les personnages aux petites manies, Ally McBeal le faisait de façon beaucoup plus intense dans les années 90. TGW, qui veut garder un semblant de réalisme, n’ose d’ailleurs aller aussi loin que son ainé. Les questions de société mises en scène dans le cadre des procès, The Practice, pendant noir et sombre d’Ally McBeal, le proposait déjà, ainsi bien sûr que Law & Order, ou encore Boston Legal. Sans compter que les personnages récurrents ou les guest-stars à ne plus savoir qu’en faire, c’était déjà à l’œuvre dans ces séries. Avec beaucoup plus d’acuité ou de pertinence, n’est pas David E. Kelley qui veut. Ainsi, TGW n’est jamais audacieuse ou brillante, restant convenablement dans une certaine mesure, un chemin balisé, comme s’il ne fallait pas déranger le confort de son spectateur. Les questions de société ne sont abordées que pour servir de cadre à tel ou tel épisode. Les scènes familiales, avec Alicia face à ses enfants bien proprets, pourraient tout droit être tirées de… 7th Heaven (7 à la maison en VF). Sic. Les affaires judiciaires sont toujours expédiées en 1 seul épisode. Pas de procès de longue haleine, de longue bataille judiciaire pleine de rebondissement. Et plus dommageable, il n’y a jamais de morceau de bravoure, de plaidoyer ou réquisitoire bluffant qui permettrait d’ému, ou subjugué. De toute façon, je ne suis pas convaincu que Julianna Margulies ou Josh Charles (l’interprète de Will Gardner), trop lisses et propres sur eux, seraient capable de les porter, et nous emporter. On est loin ici de James Spader / Alan Shore ou Peter MacNicol / John Cage. Et pour la dimension politique, The West Wing est déjà passée par là, et VEEP marche déjà sur ses traces. A vouloir trop en faire, en restant dans les clous, The Good Wife à mon sens,… échoue.
En résumé : The Good Wife, dôtée de qualités évidentes et difficilement contestables, notamment une écriture et une unterprétation de qualité, est une très bonne série. Mais pour moi, elle ne fait pas partie des Grandes séries, ou des meilleures. Car TGW passe malheureusement après de prestigieuses ainées, dont elle est l’héritière, mais qu’elle ne parvient jamais à rejoindre.
Les Guest-stars de la série : J’en ai déjà cité pas mal, mais on peut noter aussi la présence au cours de la série de Carrie Preston, interprétant la quelque peu exubérante Lisbeth Tascioni, vue surtout dans TRUE BLOOD et Person Of Interest, les vétérans Bruce McGill et Brian Dennehy, Michael Ealy, vu dans Sleeper Cell et ALMOST HUMAN, Titus Welliver, vu dans bon nombre de séries, Lisa Edelstein, la Cuddy de la série Dr House.