PROBIOTIQUE: Une petite bactérie à l'assaut de l'obésité – Journal of Clinical Investigation

Publié le 29 juillet 2014 par Santelog @santelog

Un probiotique contre l’obésité à l’horizon. C’est l’objectif de ces chercheurs de la Vanderbilt University qui viennent de modifier une bactérie E coli de manière à l’inciter à produire, une fois dans l’intestin, un composé thérapeutique qui inhibe le gain de poids, la résistance à l’insuline et quelques autres effets néfastes d’une alimentation trop riche en graisses. Les résultats, obtenus chez la souris et présentés dans le Journal of Clinical Investigation doivent encore être adaptés à l’Homme.

Le Pr Sean Davies, professeur adjoint de pharmacologie à la Vanderbilt explique que d’autres étapes séparent encore ces recherches expérimentales des essais cliniques chez l’Homme, mais que la preuve de concept est bien là et confirme qu’il semble possible de manipuler le microbiote intestinalpour traiter l’obésité et d’autres maladies chroniques. L’auteur est un expert en bactéries probiotiques, il a reçu, en 2007, le New Innovator Award des US National Institutes of Health.

Manipuler le microbiote intestinal pour promouvoir la santé : Sa recherche surfe sur l’idée de mieux en mieux documentée que la flore intestinale naturelle joue un rôle dans l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires, qu’elle porte même la signature de certaines maladies et qu’il est possible d’utiliser des bactéries intestinales pour favoriser la perte de poids*.

Une souche bactérienne qui colonise l’intestin humain en toute sécurité : Ici, l’équipe a génétiquement modifié E. coli Nissle 1917, -utilisée depuis près d’un siècle pour traiter la diarrhée-, de manière à ce qu’elle produise un composé lipidique, appelé NAPE, synthétisé naturellement dans l’intestin grêle en réponse à l’alimentation. NAPE se transforme en NAE, un composé qui réduit à la fois la prise alimentaire et le gain de poids. Certaines données suggèrent que la production NAPE peut être réduite en cas de régime alimentaire trop riche en graisses, ce qui peut contribuer à expliquer ensuite les effets de ce type de régime. Lorsque les chercheurs ajoutent NAPE au régime alimentaire riche en graisses, de souris, durant 8 semaines, ces souris réduisent leur consommation de nourriture, leur taux de graisse corporelle et leur résistance à l’insuline diminuent.

Des effets protecteurs plutôt durables, dans cette expérience durant 4 semaines après la fin de la supplémentation en NAPE. 12 semaines plus tard, le poids corporel de ces souris reste toujours inférieur à celui des souris témoins. L’objectif ultime des chercheurs, un traitement ponctuel, n’est pas encore atteint, mais le concept est là.

Source: Journal of Clinical Investigation June 24, 2014 doi:10.1172/JCI72517 Incorporation of therapeutically modified bacteria into gut microbiota inhibits obesity

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