Cette étude, financée par le laboratoire Janssen et présentée dans le Lancet, vient confirmer l’efficacité des derniers médicaments envisagés pour traiter l’hépatite C, y compris pour les cas « les plus difficiles ». 93% c’est le taux de guérison confirmé avec la combinaison sofosbuvir et simeprevir, avec ou sans ribavirine, durant 12 semaines de traitement.
Ces 2 médicaments, le sofosbuvir de Gilead et le simeprevir (Janssen), avaient déjà ouvert un immense espoir lorsque présentés, en avant-première à l’International Liver Congress, en avril dernier. Cependant, les premiers essais avaient testé leur combinaison avec la ribavirine (et avec ou sans interféron). L’enjeu est immense alors que 170 millions de personnes sont infectées dans le monde, que l’accès aux traitements existants concerne aujourd’hui moins de 5% des patients infectés et que le traitement de référence, l’interféron pégylé combiné à la ribavirine, ne permet de guérir que 55% des patients.
Cette nouvelle étude nationale américaine, conduite par le Dr Eric Lawitz, professeur de médecine à l’Université du Texas Health laisse espérer que la généralisation du dépistage par un simple test sanguin puis ce traitement par voie orale permettraient de prévenir les maladies hépatiques graves telles que le cancer, la cirrhose ou l’insuffisance hépatique associées à ‘hépatite.
Car le traitement standard par interféron nécessite injections et de nombreuses prises orales quotidiennes, pendant jusqu’à 48 semaines, suivies de 6 mois de suivi pour valider le succès du traitement. C’est aussi de nombreux effets secondaires dont des éruptions cutanées, l’anémie et la dépression.
Un nouveau paradigme pour le traitement de l’hépatite C : Sofosbuvir et simeprevir, existent, sont déjà approuvés par la FDA, mais restent (seulement) à approuver, en combinaison, pour le traitement de l’hépatite C. L’étude montre en effet, sur 168 participants atteints de la forme la plus commune de l’hépatite C (génotype 1), difficiles à traiter (échec précédent avec interféron et ribavirine, ou cirrhose), que la combinaison sofosbuvir et simeprevir, avec ou sans ribavirine, a permis de guérir 93% des patients avec un traitement de seulement 12 semaines, de plus bien toléré.
Les événements indésirables les plus fréquents étaient la fatigue (31%), les céphalées (20%), et les nausées (16%). Des événements indésirables sévères ont été observés chez 2 à 10% des patients (selon les groupes d’étude).
Il reste que ces médicaments restent très chers : En France, le coût du simeprevir, utilisé dans le cadre de l’ATU de Cohorte, est de 11.666 euros pour 4 semaines, soit 35.000 euros pour un traitement de 12 semaines. Quant au sofosbuvir, son coût est de 666 euros par comprimé, plus de 18.000 euros pour 4 semaines, soit 56.000 euros pour un traitement de 12 semaines. Tous les patients ne pourront donc être éligibles à la combinaison.
Source: The Lancet July 28, 2014 doi:10.1016/S0140-6736(14)61036-9 Simeprevir plus sofosbuvir, with or without ribavirin, to treat chronic infection with hepatitis C virus genotype 1 in non-responders to pegylated interferon and ribavirin and treatment-naive patients: the COSMOS randomised study (Vignette @ NIDDK Liver Diseases Branch)
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