Qu’est-ce que le point trigger ? – Il désigne un point sur le corps dit « gâchette » ou « déclencheur » d’une douleur, selon sa terminologie anglaise. Les points trigger ont été répertoriés par le docteur américain Janet Travel dans les années quarante mais ce n’est que depuis une dizaine d’années qu’ils suscitent un intérêt grandissant en Europe.
Bien que situés sur des zones énergétiques connues en médecine chinoise, ils se différencient de ceux de l’acupuncture par le fait qu’ils sont détectables à la palpation sous la forme de petits nodules de taille variable localisés dans les muscles. Il est donc assez simple de les repérer manuellement sans être un spécialiste.
Cette technique présente également des similitudes avec la fasciathérapie qui consiste à stimuler les fascias, c'est-à-dire les tissus conjonctifs qui recouvrent l’ensemble du corps et qui peuvent accumuler des stress traumatique ou psychologique. De même, le thérapeute formé à la technique des points trigger assouplira dans un premier temps la musculature, puis désactivera par pression manuelle les points qui sont à l’origine des irradiations douloureuses ressenties lorsqu’on les touche. Nombre de kinésithérapeutes et d’ostéopathes les utilisent en complément de leurs pratiques paramédicales, sans toujours l’indiquer aux patients souvent fébriles quand il s’agit d’une thérapie non conventionnelle.
L’une des particularités du point trigger est qu’il ne se situe pas sur la zone de manifestation de la douleur mais sur des zones connexes sur lesquelles il faut agir pour éradiquer efficacement le nœud de blocage. Ainsi, une lombalgie sera traitée par des points localisés dans les muscles fessiers. En dénouant les nœuds musculaires, vous éliminez les toxines et réactivez l’irrigation sanguine tissulaire.
Peut-on utiliser cette technique soi-même ? – Oui, dans la mesure où vous pouvez atteindre la zone à traiter comme les membres, le buste ou la tête. Pour traiter les acouphènes, c’est la zone maxillo-faciale qui nous intéresse et qui est facilement accessible.
Comment pratiquer les points trigger ? – Vous repérer le ou les zones musculaires qui sont impliquées dans le symptôme et les points qui s’y trouvent. Il ne vous reste plus qu’à exercer une pression avec le doigt sur le ou les points concernés pendant sept secondes pas plus et de massez fermement autour de la zone sur une surface de 1 à 2 centimètres par mouvements lents. Pour que la technique fonctionne, il faut des stimulations courtes et renouvelées 4 à 5 fois par jour jusqu’à disparition totale de la douleur chronique qui est souvent forte au début des soins.
Pour diminuer les acouphènes, les points tigger du muscle masseter sont à traiter en priorité. C’est le muscle le plus fort de la mâchoire et il est courant qu’il se charge de points déclencheurs le plus souvent après une intervention dentaire. Lorsqu’on traite ces points, des douleurs irradient souvent les gencives, les joues, les oreilles et les sinus.
Le traitement manuel du masseter est assez particulier. Pour travailler sur la mâchoire à gauche, on place le pouce droit dans la bouche, sur la face interne de la joue et les trois doigts en tenaille à l’extérieur de la joue. Puis on change de côté.
En second lieu, on traite le muscle sterno-cléido-mastoïdien au niveau du cou et de la tête. On exerce une pression sur les points situés sur les piliers avant et arrière du cou, en restant prudent dès qu’on ressent une pulsation de l’artère carotide.
Enfin, en troisième lieu, la stimulation des points tigger situés sur les muscles ptérygoïdiens ciblent principalement les problèmes liés à la malocclusion dentaire, génératrice d’acouphènes. On exerce une pression sur le muscle médial avec le pouce bien en arrière du maxillaire inférieur (voir photo en début d'article). Le muscle latéral est stimulé en allant le chercher avec le doigt dans la bouche, derrière la dernière molaire du maxillaire supérieur. On le fait des deux côtés comme pour les autres points.
Par ces trois pratiques des points tigger, vous avez un nouvel outil thérapeutique à votre disposition pour soulager vos acouphènes, diminuer les douleurs de l'oreille et des maxillaires. Prolonger chaque séance d'autoguérison par une heure d'écoute au calme de thérapie sonore.
Philippe Barraqué
musicothérapeute, docteur en musicologie
CD de thérapie sonore anti-acouphènes www.stop-acouphenes.fr
CD de sophrologie anti-acouphènes www.sophro-acouphenes.fr
Crédits et Photos : Delmar Studio/V.Cuef
Le blog des acouphéniens - Philippe Barraqué - Tous droits réservés -