Eugénie, blogueuse gourmande ©JeanneChiaravalli
Eugénie habite à New York depuis plusieurs années et sur son blog, elle a choisi de nous conter ses aventures culinaires. Finalement, le premier choc culturel quand on s’expatrie et parfois le plus significatif, c’est la bouffe. Let’s croque the big apple!, outre les adresses et recettes d’Eugénie, s’impose comme une véritable mine d’or sur la cuisine et les habitudes alimentaires des Américains et spécialement des New Yorkais. On y apprend par exemple où faire ses courses, ce qu’il faut savoir pour sortir au restaurant à NYC ou manger à tabler aux USA ainsi que comment se repérer avec les légumes US inconnus en France. Depuis quelques mois, elle nous fait aussi déguster des articles gourmands sur le Maine, Portland, Long Island, etc…
Si New York était un plat…
Probablement un sandwich au pastrami (sandwich typiquement new yorkais à déguster chez Katz dans le Lower East Side) : quelque chose qui te rassasie à coup sûr (même si t’es un affamé de la ville), mais qui peut s’emporter parce qu’il n’y a pas de temps à perdre à New York, côté saveur quelque chose d’inimitable ; et surtout un plat qui reflète l’héritage des populations immigrées et du melting pot de New York.
Si New York était une épice…
Du gingembre : un truc qui relève bien, qui donne un goût unique et fort et qui te réveille bien et te rebooste. Ca correspond bien à New York. Et puis je raffole de tous les cocktails à base de ginger beer que l’on peut déguster dans tous les bons bars à cocktails de New York (ma dernière découverte dans ce domaine-là étant un speakeasy de l’Upper West Side).
Le Manhattan Cricket Club, un speakeasy de l’Upper East Side, ©letscroquethebigapple.com
En quoi New York est-elle délicieuse ?
Côté gourmandise, New York est un paradis. Tu peux y déguster toutes les cuisines du monde, et pas juste des imitations, de la vraie bonne cuisine du monde entier. J’ai par exemple testé un japonnais qui fait des Yakitoris traditionnelles et qui a une étoile au Michelin. Mais c’est surtout pour tous les petits restaurants locaux que New York est délicieuse : les coffee shops, le deli du coin, le burger joint…
Comment les touristes devraient-ils croquer New York ?
Chaque quartier de New York a un esprit vraiment différent, donc je conseillerais de se donner le temps de vraiment apprendre à connaître chaque quartier visité, de s’autoriser à se perdre et à sortir des sentiers battus. De ne pas oublier de lever la tête, il y a souvent des choses intéressantes à voir dans les rues de New York quand on lève un peu la tête. Enfin, Manhattan n’est pas New York, pour un vrai aperçu de la ville, je conseille de s’aventurer dans les autres boroughs de la ville, à Brooklyn ou dans Queens par exemple, et pour ça, c’est le weekend le meilleur moment pour partir à la découverte de ces autres parties de la ville.
Que dire du rapport des New Yorkais à la nourriture ?
Je dirais que comme la plupart des américains, de mon point de vue de française, ils n’ont pas un rapport très sain ou très équilibré à la nourriture. Ils vont manger de la junk food ou manger à n’importe quelle heure puis ils essaient de compenser par quelques heures à la gym. Ou alors, ils ont adopté des régimes assez abracadants et les suivent à la règle : juice cleanse, no carbs, vegan, gluten free… Bon le dernier peut avoir une vraie justification médicale, mais pour beaucoup, c’est plus une question de mode qu’autre chose j’ai l’impression. Enfin, comme pour beaucoup de choses, les New Yorkais ne font pas les choses à moitié, d’où mon impression d’excès parfois !
Quelle nouvelle addiction alimentaire as-tu développé depuis que tu habites à New York ?
Je suis addicte à la tradition new yorkaise du brunch. J’adore les œuf pochés, pour des eggs benedict ou à la norvégienne. Et mon adresse préférée reste depuis mon arrivée à New York, le Cafe Orlin dans l’East Village.
Quelle est la spécialité française qui te manque le plus ?
Sans beaucoup d’hésitation je dirais le pain. Certes on trouve du pain à New York, et parfois du très bon pain. Mais une boulangerie juste au coin de la rue qui fait de la vraie baguette artisanale, ça c’est plus dur à trouver et ça me manque un peu !
Si tu avais beaucoup d’argent, qu’achèterais-tu à New York ?
Plein de choses : probablement une townhouse dans le West Village, un loft à Brooklyn, un restaurant à gérer (mais j’hésite encore sur le quartier !), et je donnerais régulièrement des sous à l’association qui gère Bryant Park pour que le parc reste comme je l’aime : avec ses tables et chaises vertes, son terrain de pétanque, ses tables de ping pong, les cours de jonglage gratuits et toutes les autres activités gratuites dans le parc.
Qu’est-ce qui te déprime le plus à New York ?
La saleté de la ville. Les tas de poubelles sur le trottoir avant le ramassage des ordures, les odeurs puantes des flaques d’eau, particulièrement l’été, les rats, les souris, les cafards… Bien entendu, si j’étais riche comme dans la question précédente, je pourrais échapper à ces désagréments en habitant un quartier huppé bien propre !
Comment expliques-tu le phénomène des #hipsters ?
Je n’ai jamais trop réfléchi à expliquer le phénomène… J’imagine que c’est dû à l’envie, après la crise de 2007, de revenir à des valeurs plus traditionnelles, plus rétro et nature, et moins bling bling, en apparence du moins : les frippes, la retour en force de la barbe et de la moustache, le vélo, le bio et le local… Mais en même temps, c’est la génération des digital natives, donc pas possible de laisser tomber la technologie, le mac ou l’iphone sont toujours à portée de main. Et donc être hipster n’empêche pas devenir le CEO de la prochaine start-up à succès et de finir par emménager dans un des condos de luxe qui transforment peu à peu Williamsburg !