On va bientôt participer au grand pèlerinage annuel des expats vers la France. La chatte étant stressée quand on déplace une chaise, on préfère ne pas l’amener avec nous (surtout qu’elle est incontinente quand elle est énervée, et qu’elle a déjà inauguré les coussins). Parmi les préparatifs dignes d’une armée avant notre départ (attention la France, on va débarquer, Attila à côté de nous, c’était un échange culturel amical), il faut donc faire la révision de la chatte amener la bestiole chez le veto, pour qu’elle puisse aller dans sa colonie de vacances 5 étoiles (si, si, vu le prix et les 3 kilos qu’elle prend à chaque fois, c’est une cattery, une garderie de luxe).
( la chatte en pleine action, sur son tapis perso. Cette bête déborde d’énergie, c’est évident)
Mais avant de l’amener, il faut déjà l’attraper et la mettre dans son panier. Première chose, ne pas la laisser sortir après son petit déjeuner…elle s’est méfiée de suite. Elle a commencé à détaler partout, ventre à terre comme une dératée, en zigzag, rebondissant sur le bahut, rampant sous le canapé, pendant que Marichéri, L’Ado et moi lui courrions derrière, encouragés par les hurlements des filles, Bébé 5 dans les pieds, parce qu’il voulait jouer aussi. J’ai dérapé sur le carrelage, et finit ma course dans le lave vaisselle, mais Marichéri et L’Ado ont réussi à coincer le fauve sous le bureau de L’Ado. Ils m’ont appelé à la rescousse, pour que j’amène le panier, avec bébé 5 accroché au mollet, et Princesse 2 qui pleurait parce qu’elle ne pouvait pas jouer à cache cache avec la chatte avec nous, et que c’est pas juste.
Pour la suite des opérations, la vitesse est essentielle: il faut faire rentrer le fauve dans son panier avant qu’elle ne fasse pipi partout dans la chambre de L’Ado (pour le panier, c’est raté, mais c’était prévu, il est imperméabilisé et il y a une tonne de papier journal au fond. Non, pas pour qu’elle ait de la lecture pendant le transport…). L’Ado tenait le réceptacle, ouverture sur le dessus, pendant que Marichéri et moi tassions des touffes de poils dedans. La chatte toutes griffes dehors, labourait tout sur son passage: le panier, les mains de Marichéri, mes bras (c’est mignon, j’ai l’air d’une ado adepte du self harming maintenant…). On a fini par y arriver, et après avoir succombé à un stress bien compréhensible (sale bête!), la chatte a laissé exploser non plus sa vessie mais tout son talent musical en braillant comme une trompette enrouée mais stridente. Ça tombe bien, Marichéri est fan de Miles Davis.
Chez le veto, elle ne faisait plus la maligne, et continuait à humidifier son panier dès qu’un chien rentrait, mais en silence. Si le chien aboyait, ça faisait test cardiaque en prime: c’est bon la chatte est hystérique, mais toujours en vie. Comme on aime bien notre poilue, on a pris toutes les options, vaccins, traitements anti tout, et même brossage des dents. (C’est très rigolo, quoique Marichéri trouve que c’est encore plus hilarant quand le veto prend la température de la chatte…). Et après tout ça, quand le veto a mis son panier devant elle, elle y est rentrée toute seule, sans moufter. Ingrate!
La chatte nous a refait un coup de solo de trombone rouillé sur le retour. Cette grande sportive se prélasse depuis deux jours sur le canapé avec des airs de martyre. Et Marichéri a acheté des gants de soudeurs, pour le prochain transport de la chose, vers sa colo…