"Les dommages faits aux infrastructures hydrauliques mettent en péril la santé de la population. L’absence de traitement de l’eau dans la zone la plus densément peuplée de la planète peut avoir de graves conséquences dans les jours qui viennent", selon Adel Abu-Ikmel, Coordinateur eau et assainissement.
L'assainissement était déjà un défi humanitaire majeur avant l’escalade de la violence, en raison des difficultés à entretenir correctement les systèmes de traitement de l'eau. Ces difficultés sont dues au manque de matériaux de construction qui ne peuvent être livrés à cause du blocage auquel Gaza est soumis depuis huit ans.
Par ailleurs, la majorité des points d'eau publics sont situés dans la zone où l’accès de la population est restreint depuis le début de l’intervention militaire.
Trouver une solution durable
La trêve de samedi a permis de réaliser quelques distributions de vivres, d’effectuer des réparations d'urgence et d’obtenir des liquidités dans les banques mais Gaza demeure étouffée par l'opération Bordure protectrice. La situation en eau et assainissement est dramatique, des milliers de personnes sont à la recherche d'un refuge et les marchés sont vides : "les prix des produits frais, du lait et de l’eau distribuée par camions citernes ont augmenté. Les agriculteurs ont besoin d'aide d’urgence. Les moulins et les boulangeries ne fonctionnent pas", explique Paolo Lubrano, directeur pays d'Action contre la Faim en Territoire palestinien occupé.
Malgré les promesses des Etats-Unis de débloquer 47 millions de dollars pour faire face à l'urgence, seuls 43% des besoins pourraient être couverts. Action contre la Faim concentre ses efforts à Khan Younis et Rafah, en distribuant nourriture, produits de première nécessité et eau aux familles les plus vulnérables. Pour Paolo Lubrano, un "cessez-le feu durable est nécessaire afin d’éviter une crise encore plus grande. Les trêves humanitaires permettent de répondre aux besoins les plus urgents mais elles finissent par être rompues par le Hamas ou l'armée israélienne, compliquant l'arrivée de l'aide jusqu'aux victimes".