Projection effectuée dans le cycle "De Varda à Demy", qui se déroule au cinéma Le Zola, du 23 juillet au 30 août 2014.
Adresse : 117 cours E.Zola à Villeurbanne (Métro ligne A, arrêt République)
Toutes les informations pratiques sur : http://www.lezola.com
Sans toit ni loi
Réalisation Agnès Varda
Avec Sandrine Bonnaire, Macha Méril, Stéphane Freiss
France – Grande Bretagne / 1985 / 1h45
Date de sortie 4 décembre 1985
Date de reprise 18 juin 2014 – Version restaurée
Synopsis
Une jeune fille errante est trouvée morte de froid : c’est un fait d’hiver. Etait-ce une mort naturelle ? C’est une question de gendarme ou de sociologue. Que pouvait-on savoir d’elle et comment ont réagi ceux qui ont croisé sa route ? C’est le sujet du film. La caméra s’attache à Mona, racontant les deux derniers mois de son errance. Elle traîne. Installe sa tente près d’un garage ou d’un cimetière. Elle marche, surtout jusqu’au bout de ses forces.
Sans toit ni loi est un film sur la recherche de la liberté à tout prix, sur l’errance. Mona est une fille sur la route, seule et sale, jeune et à jeun, flemmarde et pas bavarde, révoltée et sous-voltée, belle et rebelle.
A propos du film
A l’origine, le film devait s’intituler A saisir. Finalement titré Sans toit ni loi, le long-métrage a été rebaptisé Vagabond aux Etats-Unis.
Avec ce film appartenant au genre dit du "documenteur", une oeuvre à la croisée du documentaire et de la fiction selon la réalisatrice, Agnès Varda a voulu rendre hommage à l’écrivaine Nathalie Sarraute, célèbre figure du genre littéraire appelé "Nouveau Roman".
Comme dans beaucoup de ces films (courts ou long métrage), Agnès Varda utilise la voix off. Dans Sans toit ni loi, c’est elle qui se cache derrière la voix-off de l’intervieweuse qui s’entretient avec ceux et celles qui ont croisé la route de la vagabonde Mona.
Pour se confronter à la réalité des jeunes sans-abris, Agnès Varda a rôdé dans la vallée du Rhône pour y prendre en stop des garçons et des filles et écouter leurs témoignages sur leurs conditions de vie. La cinéaste s’est également rendue dans la gare de Nîmes à la tombée de la nuit ainsi que dans des salles d’attente de la région, pour y receuillir des récits d’errance sur le vif. L’ensemble de ces témoignages ont nourri Sans toit ni loi, tourné à l’hiver 1984 dans le Languedoc-Roussillon.
Le mot d’Agnès Varda
"Sur un monticule, pas loin de Montpellier, deux cyprès m’intriguent depuis très longtemps. J‘imagine un film : Mona trouvera refuge dans une serre proche de ce tumulus et mourra dans un fossé. Les deux cyprès la veilleront. C’est sur des images précises et non rationnelles que se bâtit un scénario.
J’ai compris aussi que le film ne pouvait pas se composer de sketches entrecoupés par les déplacements de Mona-marchant.
C‘est Mona-marchant qui est le sujet et la ligne du film. J‘ai imaginé treize « travellings latéraux », tous de droite à gauche, de plus ou moins une minute, entre lesquels elle rencontre tous ceux qui témoignent sur elle, la jugeant sans indulgence et avec l’hostilité ordinaire envers ceux qui sont différents. Et c’est seulement sur ces plans-là qu’on entendrait la musique étrange et puissante de Joanna Bruzdowicz. Le titre de tournage était À saisir.
On ne saisirait que des bribes d’informations sur elle. Donc faire parler des témoins de son errance. Sur ces bases de structure qui n’enlèvent rien à l’aventure du tournage, il fallait
faire passer de l‘émotion et garder, en parallèle, l‘énergie de Mona et celle du film. Pour Mona, ma chance a été d’avoir une Sandrine Bonnaire surdouée.
Quant aux thèmes du scénario, ils génèrent d’eux-mêmes des idées et des dialogues. Ils sont : marcher, dormir, manger, fumer pour Mona mais aussi : l‘odeur de la saleté, la sympathie limitée, les marginaux, la main d’œuvre immigrée, les maladies des arbres et le froid qui tue." Agnès Varda, dossier de presse édité par Tamaris
Récompenses
Plus gros succès au box-office dans la filmographie d’Agnès Varda, Sans toit ni loi a reçu le Lion d’or à la Mostra de Venise en 1985 et Sandrine Bonnaire, le César de la meilleure actrice l’année suivante pour son rôle de la vagabonde Mona.
Fiche technique
- Images : Patrick Blossier
- Son : Jean-Paul Mugel
- Décors : Jean Bauer, Anne Violet
- Musique : Joanna Bruzdowicz
- Montage : Agnès Varda et Patricia Mazuy
- Mixage : Jean-François Auger
- Photographies : École nationale d’Arles
- Bande originale : Joanna Bruzdowicz
Distribution
- Sandrine Bonnaire : Mona, la vagabonde
- Macha Méril : Madame Landier, la « platanologue »
- Stéphane Freiss : Jean-Pierre, l’agronome
- Yolande Moreau : Yolande, la bonne