Les légendes du Tour

Publié le 28 juillet 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Les légendes du tour » : de roues et de sang…

Scénario et dessin de Jan Cleijne,

Public conseillé : Adultes, aolescents

Style : Documentaire
Paru chez Paquet, le 2 juillet 2014, 160 pages, 19.95 €

L’histoire

1903. Henri Desgranges, Rédac’ chef de l’Auto invente une course cycliste pour booster les ventes de son journal. Ainsi né le tout premier Tour de France, gagné par Maurice Garin, avec 2h et 59 minutes d’avance sur le second. Le tour est suspendu entre 1914 et 1918. Il reprend en 1919 et ne rassemble que 69 participants dont onze seulement finiront l’épreuve…
Au long de 10 chapitres (les premières années, D’authentiques héros, Monsieur Chrono, le mont Ventoux, le cyclisme moderne…) et 150 planches, Jan Cleijne, véritable orfèvre du Tour, raconte année après année, la petite histoire de cette épreuve et de ses héros…

Ce que j’en pense

Pas du tout intéressé par les événements sportifs télévisés (et encore moins par le cyclisme), j’ai commencé cette lecture avec beaucoup d’apriori négatifs…
En plus, l’idée de sortir un album lié à l’actualité sportive ne m’inspire pas. J’ai tendance à classer ce genre de projet dans la rubrique « Marketing-sans-idées »…


Et pourtant, j’y ai trouvé un vrai plaisir. Jan Cleijne, l’auteur complet de ce long one-shot sait faire revivre les moments forts de la compétition. Du début très amateur (quatre étapes sans surveillance, sans publics, sans aide extérieure) jusqu’aux dérives actuelles, en passant par les heures de gloire, il raconte avec un bel enthousiasme sa passion pour le Tour. Chroniqueur très éclairé, il parsème de détails précis et documentés les combats sportifs.
Jusque dans les années 40, Cleijne raconte une succession d’anecdotes plus que de vrais moments sportifs (Eugène Christophe en 1913 qui répare tout seul son vélo sur la forge d’un petit village; les quatre premiers de l’année 1904 suspectés d’avoir pris le train..). Ce n’est qu’à partir de 1930, et la transformation en épreuve « publicitaire », qu’il raconte les combats d’hommes avec force détail.Résumant, expliquant chaque course avec ses particularités et ses héros, il le rend vivant et accessible.« Monsieur chrono » Jacques Anquetil, « Le cannibale » Eddy Merck, Poulidor, Bernard Hinault, Greg Lemon, tout les dieux du Tour sont là !


Malgré cela, « Les légendes du tour » reste un album de « petites histoires ». C’est le principe même du livre (raconter l’ensemble, sans s’attacher à un de ses protagonistes.) qui en fait sa limite.
En gros, « Les légendes du tour » plaira aux aficionados de l’épreuve, mais pas seulement. Comme moi, si vous êtes un peu curieux, vous y trouerez certainement de l’intérêt en passant un agréable moment de lecture.

Le dessin

Le dessin de Jan Cleijne est certainement ma raison principale de recommander l’album. En conservant un trait crayonné, nerveux, charbonneux, il varie les styles, suivant l’époque. Cases « mangées sur les bords » (à la façon d’une ancienne pellicule) au début du siècle, images saturées des années 70, ou plus réalistes dans nos années contemporaines, Jan varie les ambiances, avec justesse et expressivité.
Au long de 160 pages variées et immersives, il raconte ses histoires/anecdotes en prouvant sa maîtrise de la narration : la lecture est fluide, aisée.


Pour résumer

Dans un gros pavé, digne d’un historien (160 pages), Jan Cleijne se fait chroniqueur du Tour. Avec profusion de détails, d’anecdotes, de portraits et de combats sportifs, il nous fait partager sa passion de la grande boucle avec un plaisir évident. Porté par son dessin nerveux et expressif, même si vous n’êtes pas un aficionado du cyclisme, vous devriez y trouver de l’intérêt et en tout cas un bon moment de lecture / découverte.