Kinsella Sophie
384 pages
Éditions Pocket (2006)
Collection comédie
Votre job vous ennuie à mourir ? Vos amours laissent à désirer ? Rien de tel qu'un peu de shopping pour se remonter le moral... C'est en tout cas la devise de Becky Bloomwood, une jolie Londonienne de vingt-cinq ans. Armée de ses cartes de crédit, la vie lui semble tout simplement magique ! Chaussures, accessoires, maquillage ou fringues sublimes... rien ne peut contenir sa fièvre acheteuse, pas même son effrayant découvert. Un comble, pour une journaliste financière qui conseille ses lecteurs en matière de budget ! Jusqu'au jour ou, décidée à séduire Luke Brandon, un jeune et brillant businessman, Becky s'efforce de s'amender, un peu aidée, il est vrai, par son banquier, qui vient de bloquer ses comptes... Mais pourra-t-elle résister longtemps au vertige de l'achat et à l'appel vibrant des soldes ?
Extrait :
« A cet instant précis, du courrier glisse sous la porte. Je me baisse afin de le ramasser. Pour Suze, il y a une lettre manuscrite et une carte postale des Maldives. Pour moi, deux enveloppes à la fenêtre inquiétantes, l'une émanant de Visa, l'autre de la banque Endwich.
Mon coeur cesse de battre. Pourquoi m'écrivent-ils encore? Que veulent-ils? Ne peuvent-ils pas me laisser tranquille?
Je dépose soigneusement le courrier de Suze dans l'entrée et fourre mes deux lettres dans ma poche. Je les lirai en allant au bureau. Une fois dans le métro, je les ouvrirai et m'obligerai à en prendre connaissance, même si elles sont désagréables.
Telle est mon intention. Sincèrement. Je le jure!
Mais, en m'engageant dans la rue d'à côté, je tombe sur une benne, une énorme benne jaune, à moitié pleine. Les maçons qui vont et viennent y balancent des bouts de bois et de vieux tissus. Des tonnes de détritus, en vrac.
Une pensée insidieuse s'immisce dans mon esprit.
Je ralentis mon allure, puis je l'arrête et regarde la benne comme si les mots inscrits sur les parois me fascinaient. Je reste là, le coeur battant, jusqu'à ce que les ouvriers rentrent dans la maison. Personne en vue. D'un geste vif, je sors les deux lettres de ma poche et les laisse tomber sur le côté.
Pfuit. Envolées. »
Mon avis :
Becky est une jeune londonienne qui travaille pour un magazine financier. Elle vit en colocation dans les quartiers chics et elle a une unique obsession : le shopping. Du maquillage, aux écharpes, en passant par les chaussures, tout y passe. Mais devant son découvert et les relances de sa banque, Becky va devoir faire des concessions. Va-t-elle y parvenir ? Ou son intérêt grandissant pour un certain Luke Brandon la poussera-t-elle à laisser de côté ses habitudes ? Plus facile à dire qu'à faire....Une lecture sympathique et agréable à découvrir. L'héroïne ne peut s'empêcher de se retrouver dans des situations hilarantes, parfois gênantes. Son addiction aux shoppings lui pose vraiment des problèmes et elle se retrouve à faire tout et n'importe quoi, et faire face à de nombreuses gaucheries plus divertissantes les unes que les autres. Toutefois, j'ai trouvé que le récit avait du mal à prendre tournure vers une relation amoureuse comme présentée dans le résumé. On passe beaucoup de temps à suivre Becky dans ses obsessions de fièvres acheteuses. La façon dont on la perçoit dans le récit est plutôt négative : elle est dépensière, menteuse, sournoise parfois. Ce qui fait d'elle un personnage plutôt exaspérant. Mais pourtant, on cherche quand même à déceler celle qu'elle est sous cette couche de mièvrerie : une fille fragile qui essaie de grandir, de s'amender. Elle a du cœur, et elle n'est pas si bête qu'elle le laisse paraître : sa façon de toujours vouloir faire plaisir aux autres et de s'en sortir dans l'univers de la finance pour lequel elle travaille le démontre. En bref, une lecture amusante avec un personnage à la personnalité plutôt éclectique. Un livre parfait pour se détendre et pour toutes les addict de Bridget Jones & Co.
Confessions d'une accro du shopping