Faisant écho à un roman antérieur paru en 2007 J’aime pas les autres, celui-ci s’attache encore à analyser le genre humain et dénoncer ses travers. Pour cela, l’auteur a créé des catégories, une vingtaine, allant du Touriste au Parisien en passant par le Jeune, le Voisin, ou encore le Conjoint et le Malade pour en citer quelques uns faisant chacun l’objet d’un chapitre.
Comme le titre le laisse deviner, s’il y a un doigt de sociologie dans l’exercice, le reste de la main est fait d’humour. Qu’il lâche un jeu de mots (« no man’s langue ») ou se joue des mots (« le philatéliste est un amoureux des lettres affranchies, le Philanthrope est un amoureux des êtres humains qu’il voudrait affranchir ») Jacques A. Bertrand ne vise pas qu’à faire sourire et sous l’humour parfois facile, une réflexion ou un point de vue intéressent, à moins que ce ne soit une étymologie qui instruise. Et que dire de cet Agelaste, inconnu de mes dictionnaires, signifiant personne qui ne sait pas rire.
Le bouquin est court, on peut y picorer à son aise sans souci de chronologie, en fonction de son intérêt pour telle ou telle cible. Sous la légèreté apparente tout le monde en prend pour son grade, les autres comme vous-mêmes, puisque on est toujours l’autre de quelqu’un. Le plus souvent souriant, c’est drôle sans être indispensable non plus car ce genre de chroniques ont déjà été – à peu près - lues ou entendues ailleurs (blogs, humoristes etc.) dites avec d’autres mots.
Vous savez que ma préoccupation première est la gestion de vos intérêts, alors si vous me demandiez s’il faut acheter l’ouvrage, je vous conseillerais plutôt de l’emprunter dans une bibliothèque ou bien de le lire chez votre libraire tout simplement, c’est vite fait et bien suffisant, vous en ressortirez avec le sourire aux lèvres. Bien sûr, l’éditeur et l’auteur vont faire la gueule, mais ça leur passera vite puisqu’ils sont bien placés pour savoir que les autres, c’est des sales types !
« Il existe de nombreuses sous-espèces (ou sur-espèces) du Médecin : les Spécialistes – qui se répartissent entre eux toutes les parties du corps humain et se montrent très jaloux de leur territoire (à l’exception des célèbres Médecins sans frontières). Le Gastro-entérologue refusera catégoriquement d’empiéter sur le domaine du Proctologue, qui, de son côté, ne s’aventurera jamais sur celui du Phlébologue. Souffrir à la fois de dyspepsie, d’hémorroïdes et de varices implique de faire appel à ces trois Spécialistes, ce qui coûte la peau des fesses – qui relève du Dermatologue ! »