Je perçois deux messages dans son discours :
- Fondamental : la compétence est en bas. Illustration. Entreprise en quasi faillite. En désespoir de cause, son dirigeant a l'idée de demander à ses collaborateurs s'ils peuvent faire un petit quelque chose pour elle. Surprise. Ils savent comment la redresser. Mais, on ne leur a jamais demandé leur avis, alors ils ne l'ont pas donné. On croirait entendre mes livres, et les sujets sur lesquels je travaille en ce moment.
- Notre système d'enseignement éjecte une grosse partie de la population. Perte de compétence.
Ce que j'entends (peut-être à tort) est qu'à côté de l'école ordinaire, il y a un "non man's land" peuplé d'animaux. Ces enfants, livrés à eux-mêmes, recréent une société sauvage. Le fils de mon ami avait probablement le tort de ne pas leur ressembler. Et surtout d'être particulièrement fragile. Ce qui me rappelle aussi mon enfance à Argenteuil. J'y ai côtoyé des élèves qui commençaient à ressembler à cela.
Ce qui ne va pas ici n'est pas tant la perte de compétence que subit l'économie du fait de l'indigence de notre système scolaire, c'est surtout de laisser partir à la dérive tous ces êtres humains.
Ce qui ne va pas dans notre société, c'est qu'elle s'est mise à considérer que ceux qui occupaient certaines positions sociales avaient des talents essentiels, qui leur donnaient le droit de mépriser, et de détruire, leurs prochains.