Cocorico !

Par Antoine06 @AVissuzaine
Autant je m’étais ennuyé l’an passé en spectateur du Tour de France (si l’on excepte la victoire de Riblon à l’Alpe d’Huez), autant je me suis régalé cette année. Si le vainqueur, Vincenzo Nibali, a largement dominé les débats, la lutte pour les premières places a été acharnée, et pas seulement pour les coureurs français, Valverde et Van Garderen étant mêlés dans la bataille. Mais ce sont bien les coureurs français qui se sont illustrés dans ce Tour. Si je n’attendais pas de prouesse de Pierre Rolland en raison de la fatigue accumulé sur le Tour d’Italie qu’il termina quatrième (avec Nacer Bouhani vainqueur du classement par points et de trois étapes de ce même Giro), il n’y a pas que les podiums de Jean-Christophe Peraud et Thibaut Pinot qui sont à souligner. Excusez du peu ! Deux victoires d’étapes (Blel Kadri à Gerardmer et Tony Galoppin à Oyonnax), un jour en jaune (Tony Galoppin), mais aussi, et on en parle moins, un seul abandon sur les 44 coureurs français présents (Arthur Vichot), le classement par équipe pour AG2R, et des coureurs français omniprésents dans les étapes puisqu’un à cinq tricolores se sont classés systématiquement dans les dix premiers (avec Coquard, Galoppin, Bardet, Démare, Lemoine, Dumoulin, Feillu, Chavanel, Gautier, Chérel, Feillu, Reza, Péraud, Voeckler et Rolland). Certes, on aurait aimé que les sprinteurs Bryan Coquard, Romain Feillu et Arnaud Démare voient leurs efforts récompensés.
Côté classement, outre Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot, quatre autre français se classent dans les vingt premiers (Bardet 6e, Rolland 11e, Feillu 16e, et Gadret 19e), et on ne peut que s’émouvoir de la cinquième place de Bardet perdu l’avant-dernier jour pour deux secondes dans le contre la montre alors que sa crevaison lui a fait perdre une trentaine de secondes !
Les esprits chagrins me diront que les abandons de Froome et Contador auraient changés la nature des résultats, je répondrais qu’ils ont raison, les deux podiums français auraient eu encore plus de panache en présence de ces deux-là. N’oublions pas que lors de son abandon, Contador accusait déjà un lourd retard au classement.
Les esprits chagrins, encore eux, hausseront les épaules en me faisant observer que, dans le vélo, de toute façon, ils sont tous dopés.
Les années noires du cyclisme des années 90 ont bien du mal à s’effacer. Quelques observations cependant : La montée de Nibali vers Hautacam n’est que la 29e plus rapide de l’histoire du Tour, loin derrière les « performances » des sombres années. En 1994, Indurain courait le contre-la-montre Périgueux-Bergerac par 40° C sur 64 kilomètres à 50,5 km/h, hier, Tony Martin, champion du monde de la spécialité, avec 10 kilomètres et 10 degrés de moins se contentait d’un petit 48,8 km/h. Si Vincenzo Nibali termine son Tour de France à 40 km/h de moyenne (comme les années précédentes), Lance Amstrong, en son temps, flirtait avec le 42 km/h, sur des Tours plus long à l’époque ! (Les distances des grands tours sont limités désormais, le nombre de jours de repos sont obligatoirement de deux et ne doivent pas correspondre à des transferts).
Je ne doute pas qu’il y aura des histoires de triches qui sortiront un jour où l’autre, comme cela existe dans tous les domaines sportifs ou non, mais j’ai la très nette impression que la situation s’est clarifiée.

Thibaut Pinot et Romain Bardet

Blel Kadri à Gerardmer


Tony Galoppin à Oyonnax