Conduite à tenir en dentition mixte entre 7 et 12 ans
A ce stade, le dentiste doit être vigilant pour détecter une série d’anomalies dentaires ou squelettiques, sans passer à côté d’éventuels déséquilibres fonctionnels. Voici la série de questions qui doivent guider le praticien lors de l’examen de l’enfant :
-« Les fonctions de l’enfant (respiration, mastication, mobilité linguale, parafonctions) sont-elles correctes ?
-Existe-t-il une interposition linguale en déglutition ou en phonation ?
-Le frein labial supérieur est-il fibreux et associé à un diastème inter-incisif persistant ? »
-« Un encombrement dentaire est-il présent ? Y a-t-il des anomalies d’éruption (incisive centrale supérieure) ou de chemin d’éruption (canine supérieure) ?
Un articulé croisé dentaire est-il objectivé ?
Des molaires ou des canines de lait risquent-elles d’être perdues précocement ?
Des molaires de lait sont-elles ankylosées ?»« Y a-t-il une béance ?
La mandibule est-elle verrouillé en position de classe II par une supraclusion incisive ?»
La correction des problèmes fonctionnels reste une priorité. L’accent est mis durant la denture mixte sur la logopédie,indiquée à cet âge, afin de normaliser la position linguale en déglutition et en phonation. Quant au sevrage rebelle de la succion, l’orthodontiste peut en dernier recours placer une grille anti-pouce. De même, une pulsion linguale rebelle peut dans certains cas être traitée par le placement d’une grille anti-langue ou d’une enveloppe linguale nocturne.
C’est également le moment de vérifier si une frénectomie labiale supérieure est indiquée. C’est le cas si un diastème interincisif est associé à un frein fibreux qui s’interpose entre les incisives.
Idéalement, on réalise la frénectomie au moment de la sortie des canines ou des incisives latérales pour profiter de la force éruptive pour fermer le diastème.
Deux plaquettes collées sur les incisives permettent souvent une fermeture rapide d’un diastème important.Il est à noter que le diastème interincisif peut avoir d’autres causes comme un odontome, une agénésie d’incisive latérale,une proversion incisive ou une microdontie.
Pour rappel, il est proscrit de conseiller au patient l’utilisation d’un élastique autour des incisives pour fermer le diastème. Le glissement de l’élastique dans le parodonte est à l’origine de situations dramatiques de perte d’incisives.La correction précoce de l’encombrement dentaire, objectivée par les malpositions incisives et les superpositions de germe sur la radiographie panoramique, permet de prévenir certaines inclusions dentaires (ex : canine supérieure) et de diminuer le nombre de traitements extractionnels.
En fonction de l’ampleur de l’encombrement, différentes possibilités thérapeutiques existent.
Dans le cas d’encombrement léger, un simple mainteneur d’espace ou des meulages proximaux sont des solutions de choix. Le principe étant d’utiliser dans ces 2 cas l’espace du « lee way ».Afin de conserver cet espace, il est important de préserver l’itégrité des molaires de lait et de placer le mainteneur d’espace avant leur exfoliation.Dans les cas d’encombrement moyen à sévère, deux choix s’offrent au praticien, faire de l’expansion précoce ou opter pour un traitement extractionnel en denture mixte tardive ou définitive.L’impact de ce choix sur les tissus mous du patient doit être évalué et un bilan radiographique complet par un orthodontiste est nécessaire à ce stade.Certains orthodontistes préconisent dès lors des extractions pilotées qui permettent d’accélérer l’éruption de la première prémolaire en vue de son extraction.Dans tous les cas, qu’il y ait expansion ou non, la surveillance de la canine maxillaire par radiographie panoramique de contrôle dès 9 ans est très importante.
Lorsque l’angle formé entre la canine et la latérale définitive est égal ou supérieur à 25-30° et lorsque la couronne du germe de la canine se superpose à la racine de l’incisive latérale, le risque d’inclusion est réel et une prise en charge orthodontique interceptive peut être indiquée.De même, l’étiologie d’un retard d’éruption d’une incisive centrale doit être recherchée. L’inclusion peut s’expliquer par la présence d’un odontome ou un antécédent de traumatisme. La traction de l’incisive incluse est fréquemment proposée par l’orthodontiste. La correction des articulés croisés doit être précoce, surtout lorsque elle s’accompagne de déviation mandibulaire. Il faut garder à l’esprit qu’en cas d’abstention de traitement, cette déviation mandibulaire fonctionnelle risque de se figer et de devenir anatomique en denture définitive. Par conséquent, le traitement risque de devenir orthodontique et chirurgical.
L’origine squelettique ou dentaire de ces articulés croisés doit être identifiée. Un articulé croisé isolé est...
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