L’histoire est cruelle. Ce sont le plus souvent les guerres qui fixent les frontières. Qui se souvient que, il y a à peine soixante-dix ans, Gdansk s’appelait Dantzig, Wroclaw Breslau et Szczecin Stettin ? En août 1945, suite aux accords de Potsdam, la Prusse-Orientale est annexée à l’URSS, la Prusse-Occidentale, la Poméranie et la Silésie le sont à la Pologne. Six millions et demi d’Allemands sont alors expulsés vers l’Ouest. De 1949 à 1961, trois millions d’Allemands de l’Est fuient le régime communiste de la RDA pour se réfugier en RFA. En 1962, après l’indépendance de l’Algérie, on demande aux Français qui y sont nés de choisir entre la valise et le cercueil Plus d’un million d’entre eux s’établissent alors en métropole.
Tous ces millions d’infortunés réfugiés, contraints à l’exil, ayant dû abandonner à jamais les lieux qui les avaient vus naître, sont-ils encore entassés dans des logements provisoires et secourus par l’office des réfugiés de l’ONU ? Non, heureusement ! Comment se fait-il que la Communauté internationale n’ait pas été en mesure d’intégrer huit cent mille Palestiniens qui tout naturellement se comptent soixante ans après par millions ? Nombreux sont les peuples qui ont su éviter à leurs frères de croupir sans protection dans la misère. Les pays arabes en seraient-ils incapables, eux qui ont su se coaliser pour combattre Israël en 1947, en 1967, en 1973 et imposer ensuite un embargo pétrolier à l’Europe ? La Providence a dotés certains d’entre eux de gisements pétroliers qui leur permettent maintenant d’investir massivement en Occident. Les ressources nécessaires à un accueil définitif chez eux des Palestiniens leur feraient-elles défaut ?