J’ai rencontré l’auteur Danielle Thiéry sur le salon « Saint-Maur en poche », et elle m’a naturellement « vendu » son dernier roman en me le dédicaçant.
Première femme (elle est ma contemporaine, née en 1947) ayant atteint le grade prestigieux de commissaire divisionnaire, quand elle parle des arcanes du 36, quai des orfèvres ou de la police lyonnaise, elle sait de quoi il retourne. C’est la première différence avec nombre d’auteurs policiers qui commettent d’épaisses bourdes sur les procédures et les niveaux des différentes catégories et hiérarchies policières ou judiciaires. Un très bon point. Je me demande toutefois si la police compporte autant de femmes dans ses cadres aujourd'hui ...
Dans l’aventure de ce dernier opus, l’héroïne Edwige Marion revient dans le jeu policier après avoir subi un terrible traumatisme : elle a encore dans le crâne une méchante balle qui lui provoque d’étranges séquelles : des « visions » où se mêlent souvenirs planqués au fin fond de ses circonvolutions cérébrales et détails d’enquêtes en cours (le thème du « flash » qui s’impose à l’enquêteur-vedette est une cheville récurrente chez les auteurs de polars), et, plus incongrues, des fringales sexuelles irrépressibles.
Sa hiérarchie ne la considérant pas comme tout à fait rétablie, on lui a confié les dossiers d’anciennes affaires non résolues, des cold cases. Bien que frustrée de ne pouvoir être à la manœuvre sur le kidnapping d’un merveilleux enfant de 5 ans, elle va rechercher dans les archives d’éventuels précédents au cours des 20 années antérieures. Et justement, parmi une liste de témoins, elle retrouve le nom d’une petite fille de 11 ans qui, en 1994, a pratiquement assisté au massacre de ses parents. Et, dans ces cas-là, il n’y a jamais de coïncidences fortuites.
La traque parallèle de Marion va la mener à Lyon et à Bruxelles, elle va passer en revue l’ensemble des dossiers de plusieurs rapts de petits garçons particulièrement choyés par leurs parents et jamais retrouvés vivants jusqu’ici, faire des recoupements inattendus …
Disons tout de suite que le polar tient sa promesse, on ne lâche pas le bouquin avant la fin. On mesure, à partir de ces événements totalement invraisemblables, le cataclysme s’abattant sur les Sfamilles des victimes, laissées sans soutien ni psychologique ni financier après un crime les privant de leurs parents, après des abus sexuels qui détruisent la vie de jeunes enfants. Certains, de victimes, deviennent à leur tour, des prédateurs, dans une sorte d’ « échange » ...
A l’inverse, j’ai très peu apprécié les passages carrément pornographiques qui, à mon sens, n’apportent pas grand-chose à la narration. Un fantasme de l’auteur ou une nécessité du marketing ?
Echanges, polar de Danielle Thiéry, éditions Versilio, 308 p., 19€
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble