Notre île sombre de Christopher Priest - traduit de l'anglais par Michelle CharrierEditions Denoël (Lunes d'encre) - Paru le 13 mai 2014 - 208 pages - 17.50 € - Pour l'acheter
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- Mon avis:
Les tensions de la guerre froide et les dangers qui pesaient sur les populations ont été une source d'inspiration pour les auteurs des années 70. S'y est en effet développé le "roman catastrophe", ou roman d'anticipation mettant en scène le plus souvent des survivant post-catastrophe nucléaire. Christopher Pike (plus connu pour son roman Le Prestigeadapté au cinéma par Martin Scorcèse) se place dans la ligne droite de cette tradition. Avec Notre île sombre, il utilise le contexte de la colonisation en Angleterre, alors grand centre d'intérêt du gouvernement pour présenter un scénario catastrophe. Surfant allégrement sur les codes et en ne s'en éloignant jamais vraiment, il décide de raconter la vie de la famille Whitman (et en particulier Alan) dans un monde où le colonisateur anglais s'est vu envahi en plusieurs vagues par ceux qu'ils avaient eux-mêmes colonisés précédemment. Quelques pointes d'humour noir teintent le récit. Mais aussi de l'ironie grinçante et du mépris.
C'est un roman qui n'a rien de très orignal. Mais le point de départ de l'intrigue est d'une intelligence folle. Christopher Pike a su utiliser le contexte qu'il a imaginé pour dresser un portrait peu glorieux de l'occidental vaniteux et médiocre. C'est donc bien plus pour les idées qu'il développe que ce roman est intéressant. Les personnages ne sont pas follement attachants et la façon de raconter l'histoire est assez basique. Mais certains passages mériteraient d'être lus à l'école pour tous les messages qu'ils véhiculent! Le thème est encore très actuel. Les mouvements identitaires et nationalistes auraient pu se taire depuis la fin de la colonisation. Mais les mentalités méprisantes des occidentaux ont la dent dure. Il y aurait de quoi écrire beaucoup de romans similaires à Notre île sombre aujourd'hui. J'ai lu le qualificatif "dinosaure de la SF" dans la critique de idevrieze. Non. Il n'y a pas d'histoire plus contemporaine.