Le Jeu de l'Assassin d'Amy Raby

Editions Bragelonne - Paru le 21 mai 2014 - 336 pages - 20 € - Pour l'acheter

Résumé:

Assassin surentraîné, œuvrant pour la libération de son peuple contre l'empire, Vitala Salonius est une femme aussi belle que dangereuse. Sa mission : séduire l'empereur et le tuer, provoquant ainsi une guerre de succession. Or la vivacité d'esprit du souverain, son charme et ses nombreux talents font naître un trouble inattendu chez Vitala. Un assassin n'a pas le droit de succomber à sa proie, mais la jeune femme ne peut s'empêcher de protéger cet homme attirant et sensible. À qui ira sa loyauté ?

Mon avis:

Plein de promesses d'évasion, d'aventures et d'émotions, Le Jeu de l'Assassin tient en réalité bien davantage de la romance paranormale que de la fantasy. Or, si je suis une grande amatrice d'intrigues politiques, de combats à dos de dragon et autres descriptions de cités elfiques, je le suis bien moins des ébats amoureux entre espion et empereur. Entre la couverture, le résumé et la collection dans laquelle le roman est publié, je dirai qu'il y a tromperie sur la marchandise, ou tout du moins fausse route sur la ligne marketing. Cette histoire aurait presque eu sa place chez Milady Romance.
Amy Raby a voulu s’aventurer sur un terrain qu’elle ne maîtrise pas. Pourquoi? Son héroïne, Vitala Salonius est une jeune femme aussi charmante que féroce. Entraînée depuis son plus jeune âge à tuer, elle est envoyée en mission: son rôle est de tuer l'empereur Lucien, cet homme qui a détruit son peuple. Pour cela, elle devra le séduire et frapper au moment où il sera le plus vulnérable: en pleine extase. Mais un problème vient contre-carrer le plan initial. Le protecteur de l'empereur et une grande partie de ses proches mènent un putsch pour le renverser. Vitala aide Lucien à passer pour mort en attendant d'éclaircir la situation. Mais ne commencerait-elle pas à ressentir des sentiments embêtants pour son ennemi?
L'auteur n'a aucun mal dans les descriptions des scènes érotiques (ce qui ne veut pas dire qu'elles sont agréables à lire, loin de là). Par contre, dès qu'elle s'intéresse aux actions politiques, les choses se corsent. En effet, l'intrigue est trop complexe, trop brouillonne, il y a trop de personnages dont les motivations restent à éclairer. Le long parcours de Vitala et Lucien pendant lequel ils demeurent cachés est plein d'incohérences, de passages inutiles. Le fait que la genèse de Vitala (son enfance et son entraînement) soit révélée par flash-back au cours du récit prouve l'intention de l'auteur de mettre l'accent sur la relation entre les deux personnages principaux plutôt que sur la construction du personnage de Vitala (comme c'est normalement le cas dans un bon roman de fantasy).
Néanmoins, l'univers, pas assez approfondi, a du potentiel. Il ne fait aucun doute que des idées de l'auteur sont originales. Je pense notamment à l'utilisation de la magie et au jeu de caturanga qui sont des petits détails dans l'élaboration d'un nouveau monde qui font la différence. On entre dans un tout autre imaginaire avec ses codes, ses objets du quotidien, ses vêtements, ses hiérarchies, qui permettent de s'évader. De plus, même si certains passages érotiques m’ont agacée (l'héroïne en plein ébat dès la première page: ça commence mal!), le roman se lit vite et bien!
Pour résumer, c'est comme si je m'attendais à plonger dans les bannis et les proscrits et que je me retrouvais à nager dans Chasseuse de la nuit. Evidemment, ces deux séries n'ont pas grand chose à voir avec ce roman, mais c'est pour vous expliquer ce que j'ai ressenti à ma lecture: du désappointement et ... de la déception!
Merci quand même à Livraddict et Bragelonne pour m'avoir évité de regretter mon achat (autant être honnête!) 6/10Mention spéciale, quand même, à la magnifique couverture de Magali Villeneuve!