Patrick GALE nous offre avec "Une douce obscurité" un roman de famille, de secrets et d'amour. Eliza vivote avec sa fille adoptive, Dido depuis sa rupture avec son mari Gyles. Elle a perdu le goût pour l'amour mais aussi pour les défis, seule Dido, sa nièce qu'elle a accueilli à la mort de sa soeur, semble surnager. A 9 ans, la gamine est autonome et gère le quotidien de sa tante.Gyles vit avec sa compagne Julia. Mais l'amour pour Eliza et Dido prend beaucoup de place. Surtout qu'elle est maligne, la fillette. Et semble tenir son monde et son beau-père veut lui aussi une part dans l'avenir de la petite.A la mort de la grand-mère maternelle de Dido, Eliza et elle partent en Cornouailles dans la maison familiale puis dans la caravane de Kitty, encore plus loin. Avec le départ de la mère et de sa fille, les destins se croisent à nouveau, les amours se filent et se défilent, les angoisses retrouvent un nom.
La musique est entre toutes les lignes: la voix atypique de castra de Gyles, les notes oubliées des madrygales des Cornouailles, les chorales. Elle fait le lien avec les origines, les affinités affectives et les relations de communauté. Dido est le catalyseur de tout ce petit monde, non attendue, née de père inconnue, trop petite à la mort de sa mère, elle a une maturité déconcertante. L'enfance n'est plus alors synonyme d'insouciance, l'enfant déloge les ambiguïtés des amours filiales et même si elle tétanise les adultes, la fillette leur donne aussi du courage.Patrick GALE offre ainsi des parcours de vie, des étapes nécessaires, sidérantes, des prises de conscience de femmes et d'hommes isolés. Tout cela dans la douce obscurité de la campagne anglaise.