Jeudi débute tout d’abord avec The Excitements aux Arches et leur rythme and blues entêtant. Pas facile d’enflammer le public avec un show qui irait mieux dans l’ambiance d’un bar miteux de Memphis en fin de soirée mais l’énergie incroyable de la chanteuse, Koko-Jean Davis, fait le travail et nous catapulte dans les sixties.
Passage au Détour pour écouter Lisa Leblanc et sa country folk trash et décalée. Chaque chanson est précédée de sa petite histoire, noyée sous un humour caustique et distillée d’une voix chaude avec un accent si … québécois ! Le public est convaincu et la bonne humeur se propage sous le chapiteau. Si vous croisez son nom sur line-up, n’hésitez pas et courrez voir Lisa Leblanc !
Au même moment, Trombone Shorty, avait donné rendez-vous aux amateurs de jazz-rock sur la Grande scène. Ce multi-instrumentiste de talent a livré un show époustouflant et le public a eu sa dose de trompette mais sans overdose. Alternant morceaux rythmés et solos impressionnants (mais comment fait-il pour tenir une note aussi longtemps ?!!), Troy Andrews et ses musiciens ont montré qu’ils avaient le groove en eux et que rien ne résiste à leur vague funky.
Le temps est venu de rejoindre les Arches pour écouter Grand Corps Malade. Le voilà qui arrive, lui, le poète qui jongle avec les mots, slame comme d'autres parlent, manie la verve comme l'épée, les mots cinglants, l'ironie en revers, l'humour en bouclier dans un corps à corps malmené avec le public. Quand il entame « Funambule », c’est tout le public en équilibre qui boit ses mots. Et quand il récite, il déclame, seul face à la foule, tout le public se tait, bouche bée en admiration, en révérence. Mais Grand Corps Malade n'est pas seulement dans le spleen, il est aussi taquin, avec le public qui se prend au jeu, avec les mots qu’il fait jouer et avec ses musiciens qui l'accompagnent à merveille et en toute subtilité. C’est sûr qu’il « a mis des mots » mais aussi le feu dans le public comme pour prouver une fois de plus que le slam est un art qui ne se vit qu’en public !
Tout de paillettes vêtu, le maître est arrivé sur la Grande Scène comme en terrain conquis. Et pourtant, si tout le monde connaît son nom et ses frasques vestimentaires, qui connaît toute la discographie d’Elton John ? Dès les premières notes au piano, force est de constater que Sir Elton est un virtuose, il tient en haleine la Grande Scène sur un solo de piano mais la fait danser aussi comme sur« Bennie and the Jets » et «Hey Ahab». L’hystérie des plus de 40 ans est à son comble lorsque retentissent les premières notes de « Goodbye Yellow Brick Road » ou de « Your Song ». Durant une heure et demi, pas une seule fausse note, pas un accord plus fort que prévu, les musiciens qui l’accompagnent depuis toujours entourent le piano d’un écrin de paillettes et l’ovation du public dure, dure tant et si bien qu’il n’y a que la sortie de scène du maître pour calmer la foule.