Kill The Bad Guy est le dernier jeux, sorti en mai dernier, des studios marseillais Exkee. Disponible en ce moment même dans le dernier Humble Bundle pour un prix dérisoire (4,6 euros, accompagné de 6 autres jeux, contre 14,99 euros, seul, sur Steam), ce jeu de réflexion est certainement le plus jubilatoire et original de cette année.
Reprenant une esthétique Mad World, de noir et blanc teinté d’hémoglobine, Kill The Bad Guy propose de devenir membre d’une organisation secrète punissant des criminels reconnus ayant échappés à la justice de leurs pays. Lorsque l’on lance le jeux la première fois, on hésite en se disant qu’il fait l’apologie de la vengeance type vigilante. Et même si ça peut être fun, on préfère encore Counter-Strike ou après tout, on peut être « terroriste » que Arma, où il n’y a aucune place à la subjectivité, si vous voyez ce qu’on veut dire… Mais dès le premier écran de mission, on saisit que nous sommes face à une farce, les objectifs de missions et surtout leur descriptions étant dignes du Gorafi.
Écran de mission.
Toutefois, les Bad Guys à éliminer portent souvent des noms qui nous sont familier. Et très vite, on éprouve un réel plaisir à rivaliser d’ingéniosité pour débarrasser le monde de Bernard, le banquier de Wall Street, Luciano, le parrain de la Mafia ou encore d’Oscar, célèbre athlète qui explique le décès de sa femme par le fait qu’elle aurait glissé sur une feuille de salade pour tomber à huit reprises sur son couteau… Kill The Bad Guys attire par sa forte fonction cathartique. Bien que les descriptions orientent notre imagination vers de tristes personnages réels de notre planète, tout les Bad Guys sont représentés par le même ennemi à l’écran, un type habillé en jaune, avec une cravate orange, et une cible représenté sur la face. Une façon de laisser le joueur décider de l’identité exacte du mauvais gars mais qui devrait aussi réjouir tous les fans de théories du complot. Tout les Bad Guys sont soit des psychopathes au sens psychiatrique, soit des hommes d’affaire dénués de morale, dont l’appât du gain a fait des monstres.
Aire de jeu.
L’écran d’accueil fera bouger les têtes de n’importe quel amateur de Hip Hop, le morceau de Samuel Safa est de très bonne facture. Par contre, le thème devient vite répétitif. Les énigmes sont aux nombres d’une soixantaine, dans des environnements variés mais toujours urbain. La ville, et les objets qui s’y trouvent sont vos meilleurs alliés. Avec un peu de jugeote, vous trouverez des manières variées, et toujours plus fun, de réussir vos missions. La difficulté se corse peu à peu, notamment avec l’arrivée de caméra de surveillance avec lesquelles il faudra composer.
Mission accomplie!
À l’image du cinéma horrifique, dont Kill The Bad Guys, reprend certains codes, allant jusqu’à offrir en bonus un niveau où l’on dégomme du zombie « parce qu’un jeux qui fonctionne est un jeux avec des zombies », le jeu de Exkee est un très bon excipient si vous avez parfois comme la sensation de vous laissez emporter par des pulsions violentes face à la décrépitude du monde. Au contraire de toutes ces études vaseuses sur la violence dans le jeu vidéo, nous pensons que celle-ci est fun comme dans Kill The Bad Guys, et après tout, uniquement représentative de notre monde. C’est un lieux commun mais le journal de TF1 est plus violent, que les émissions de télé-réalité sont plus aliénantes que n’importe quel jeu.
Boeringer Rémy
Pour voir le trailer du jeu :