les brocantes de l'été

Publié le 26 juillet 2014 par Dubruel

Les brocantes

Sont marrantes.

La veille du jour J,

Baltha

Déniche au logis

De sa grand-mama

Objets poussiéreux,

Bibelots d’aïeux

Sans valeur sentimentale,

Bricoles inutiles

Et un thermomètre rectal.

Il les passe à la flotte

Puis dans une caisse les empile.

S’il faut les décaper,

Il les frotte.

Bref, il soigne l’aspect.

Dimanche, levé à 6 heures

De très bonne humeur,

Il charge la Clio et détale.

Arrivé Place du Marché,

Il déballe.

Le coffre à peine relevé,

Un antiquaire, un pro,

Trie sans se gêner

Les objets

Les plus beaux.

Et les questions commencent :

-Combien ce vase à deux anses ?

-Quel prix la pendulette ? -Cinquante.

-C’est trop. –Bon, quarante

-Non, et cette chinoiserie ? -Cent vingt

-Et ce carafon de vin ?

Le marchand prend

Les trois pour deux cent.

Dix minutes après,

Il a installé

Son comptoir

Sur le trottoir.

S’avance un grand barbu :

-Combien le pot à lait ?

Approche un petit moustachu :

-Fais voir

Ta bouilloire.

Passent les passants.

Pour attirer le chaland,

Baltha fait le gugusse

Avec canne et canotier.

Un coquillage-bénitier

Suscite l’intérêt d’un olibrius.

Dans l’après-midi,

Il vend aussi

Une timbale bosselée

Deux ou trois vieux livres reliés

Un 45 tours de rock and roll.

C’est pas le pactole !

Il est bientôt sept heures.

A c’te heure,

Personne ne viendra plus.

Si, un vilain fusain

A encore plu.

Il remballe,

Salue les voisins,

Compte ses euros…

Aubaine !

Pas mal !

Il va s’ payer l’ bistro !

L’année prochaine,

Baltha

R’viendra.

C’est trop marrant

De jouer les marchands !