Il essaie de tuer quelqu'un qui sait qu'il va mourir, mais sans qu'il souffre.
Absurde, vous croyez?
Mort requise, mais douleur interdite, absurde disiez vous?
L'histoire de la peine de mort aux États-Unis illustre une certaine foi en la technologie afin de garder la main de l'homme le plus loin possible de la faucheuse. Importée des britanniques, on a d'abord privilégié la pendaison. Puis on a aussi quelques fois choisi la fusillade en rangée avec le prisonnier les yeux bandés face à la mort. Mais les gens étaient inconfortables avec tout ça. Les tireurs et les gens qui pendaient entre autre, trouvaient qu'ils avaient les mains pleines de sang. On a alors, au tournant du siècle, choisi la chaise électrique au grand dam de Thomas Edison qui y voyait une association malsaine avec ses découvertes sur l'électricité. Les condamnés sont vite tombés sur les outils de son rival, George Westinghouse, et bien vite, on utilisait l'électricité du premier sur les installations de l'autre et on grillait à souhait.
À Auburn, New York, en 1890, William Kemmler, qui avait assassiné son épouse, à été le premier client de la chaise électrique.
Ce seront plus de 4000 condamnés le suivront sur ce même type de chaise. En 1924, on a aussi brièvement introduit la chambre à gaz. Fred Leuchter était derrière l'idée de la chambre à gaz et il aidera plus tard les Nazis dans leurs féroces projets de génocide juif.
La réputation de la peine de mort a toujours été difficile.
En 1977, on a souhaité une méthode moins brutale que de griller de l'humain comme on brûlerait volontairement une toast. Un expert en corps décédés, mais pas en mort volontaire, issu de la profession médicinale, a alors propose un cocktail de drogues, combinant trois types de raccourcis vers la mort. le premier barbiturique anesthésiait le condamné, le rendant amorphe. Le second était un relaxant des muscles rendant l'ensemble du corps, très faible et peu résistant à quoi que ce soit. Le dernier était du chlorique de potassium qui, en forte dose causait la crise cardiaque fatale.
On utilise cette technique pour la première fois en 1982, et toujours depuis.
Toutefois, depuis 2009, le seul fabricant mondial du premier des trois barbituriques, a déménagé ses pénates de la Caroline du Nord en Italie. Mais l'Italie, pays contre la peine de mort, a refusé que ceux-ci s'installent chez eux sans garantie qu'ils ne serviraient pas encore la peine de mort. Garantie que la compagnie n'a pas pu offrir, ils ont donc préféré fermer boutique. Riches comme Crésus de toute façon.
Sous la pression européenne, l'industrie pharmaceutique a refusé de fournir cet anesthésiant et les prisons des États-Unis sont devenus désespérés afin de trouver un équivalent. On a trouvé un fournisseur à Londres pendant une courte période, mais rapidement L'Angleterre leur a fait la vie dure sur les exportations encourageant la peine de mort et plus rien n'a fonctionné. Même chose au Denmark. Puis, le Missouri a choisi d'injecter une seule dose, mais très forte, de Propofol (ce qui a tué Michael Jackson). L'Union Européenne a menacé de sévère sanctions envers ceux qui allaient fournir du Propofol à des fins de peine de mort, donc un monde underground, presqu'en marge de la loi, s'est créé et la matière première du Propofol est de qualité, comme il fallait bien s'y attendre sans supervision, douteuse.
Avec les résultats qu'on connaît depuis peu.
On aura beau essayer de rendre la mort comme châtiment acceptable avec quelques subtilités,
ce n'est qu'un homme passé de la chaise au lit. Les lanières de cuir de la chaise sont les mêmes que celles du lit.
Et même si on place un oreiller sous sa tête et on prétend qu'il ne souffrira pas, cette mort, il la voit venir.
Et il la goûte depuis quelques temps.
Pas un problème diront certains.
Goûte à ta propre médecine, ajouteront-ils.
Absurde penseront d'autres.