Après une courte absence, me voilà de retour sur les chemins de nos lointains ancêtres.
J'ai eu la chance de passer 2 semaines à Quiberon en compagnie de personnes formidables, afin de participer aux Fouilles de Beg-er-vil, site du Mésolithique, organisé par Grégor Marchand et Catherine Dupont.
De ces semaines, j'en garderai que de bons souvenirs, et je ne remercierai jamais assez Grégor de m'avoir accepté dans l'équipe.
Bien sûr, je ne pouvais pas me rendre à Quiberon sans m'informer sur ses mégalithes. Je me suis donc organisé un petit itinéraire de certains sites du coin.
J'espère ainsi partager avec vous une partie de mes promenades Quiberonnaises.
Je commencerais, par vous parler d'un endroit qui m'a littéralement transportée dans un mystère palpitant. Il est rien de dire qu'avec mon imagination débordante je me suis faite une joie de découvrir un endroit pareil.
Pas très loin du gîte où nous logions, un affleurement granitique, faisant penser à un abri-sous-roche, complètement cerné de pavillons, m'aparaissait comme une bulle d'histoire au beau milieu du présent.
Pourquoi cet endroit est-il préservé? Peut-être était-il trop difficile de l'inclure dans un terrain pavillonnaire? Ou peut-être, est ce du au fait que le site est classé aux Monuments Historique depuis 1920?
Je dirai que c'est tant mieux pour nous car l'accès y est libre.
Je sais que des fouilles préventives ont été effectuées pas très loin de se lieu, mais, malheureusement, je n'ai aucune informations sur le sujet. La période et ce qui y a été retrouvé, reste un mystère pour moi, n'hésitez donc pas, si vous avez des informations sur les fouilles ou même sur le site dont je parle, à me contacter, Merci.
La première chose que l'on remarque lorsque l'on se promène sur les rochers, ce sont les cuvettes naturelles creusées par l'érosion dans la roche.
Il s'agit de bulles de matière plus érosive que le granite lui même, qui se sont érodées petit à petit et qui ont ainsi laissé des trous plus ou moins gros.
Certaines montrent des petites rigoles permettant l'évacuation de l'eau (ou d'autre chose selon votre imagination).
Sont-elles naturelles ou taillées par l'homme? Je ne saurai le dire.
L'abri présente un joli espace bien protégé par l'avancée de la roche.
Dans un coin, des traces de granite brûlé font penser qu'un foyer y était installé.
Tout près se trouve un renfoncement où je m'imagine sans problème me blottir pour y faire un petit somme.
Sur la "table de chevet", des cupules...
Je vous ai ainsi présenté la pièce principale, le foyer et la chambre à coucher.
Un trou, ne ressemblant pas à un cupule, fait penser, qu'à une certaine époque on a essayé de débiter ces roches.
Tout ceci est intéressant mais je nous ai gardé le meilleur pour la fin. Car ce qui m'a attiré comme une mouche dans cet endroit, c'est bien la rumeur que l'on pouvait y voir des gravures d'EMPREINTES DE PIEDS. Et je n'ai pas eu trop de difficulté à les trouver même si elles sont bien érodées.
Je dirai qu'il s'agit d'un petit 34, on y aperçoit même les doigts de pieds. 3 paires et un pied gauche tout seul sont alignés sur un rocher comme si les personnes à qui elles appartenaient étaient assis sur le rebord du rocher.
Hervé Paitier à eu l'énorme gentillesse de passer voir le site en ma compagnie et m'a donné cette photo en 3 D, qui laisse entrevoir d'autres empreintes que j'avais pris pour de gros cupules, surplombant l'allignement des empreintes visibles.
Une légende dis qu'il s'agit des empreintes du Diable. Cette légende permet un rapprochement avec celle de la grotte de Beg er Vil, grotte de la Vierge où parait-il que l'on peu voir les empreintes des roues du char du Diable que ce dernier a laissées en tentant de blesser la Vierge avant de se précipiter dans la mer. (Je pense qu'y jeter un coup d'oeil vaudrai le coup).
Des milliers de questions se sont alors incrustées dans ma tête.
- De quand datent-elles?
- Qui les a gravées là et pourquoi?
- Quelle significations peuvent elles avoir?
Il faut chercher très loin dans le temps pour retrouver des gravures de plantes de pieds. On en retrouve sur le site de Laetoli en Tanzanie qui datent de la Préhistoire.
Dans les montagnes Marocaines, "les vestigium pedis" y sont fréquentes, on les appellent "les pieds des Bergers".
Ces représentations sont souvent alors associées à des symboles solaires (Peut-être les cupules dans notre cas?).
En France et en Europe, il n'est pas rare, parait-il, d'en trouver proche des sites préhistoriques...
En Suède sur le site de Tanum, des empreinte de pieds sont représentés, ou plutôt des contours de pieds nus avec les orteils. Certaines comportent des sortes de lanières comme pour représenter des sandales.
Ces traces peuvent être interprétées comme celles de la divinité et signes de sa protection.
Elles peuvent aussi être mises en rapport avec des cultes funéraires, une légende islandaise indiquant qu'on avait l'habitude de munir le défunt de souliers pour le protéger des pierres coupantes et des épines durant son voyage vers le pays des morts.
D'après mes recherches, le cultes Isiaque inclus également se genre de gravures. Une façon de représenter la déesse Isis. Dans la religion Pharaonique elles sont synonyme de richesse et d'abondance, ainsi que l'épiphanie divine et perpétuent les souvenirs de certains humains.
D'après ce que j'ai découvert, ces représentations se sont ensuite propagées dans le monde méditerranéen, et sur la péninsule Ibérique au IIème siècle, en passant par tout le continent africain.
Devenue pratique ancestrale dans le monde méditerranéen, à l'époque Gréco-Romaine, on les retrouve dans les temples, à l'entrée des maisons, sur les terrasses. Peut-être ont elles été aussi utilisé comme rituel d'accueil?
Et dans le temps, les chrétiens puis l'Islam, associèrent souvent ces représentations d'empreintes de pieds à la Vierge... J'ai d'ailleurs cru comprendre que l'endroit dont je vous parle avait un autre nom incluant le nom de la Vierge.
Un rapport à l'haut delà est flagrant dans toutes les croyances autour de ses représentations.
Je pourrai encore vous trouver de nombreuses représentations dans le monde entier d'empreintes de pieds, mais en Bretagne, je n'en ai jamais vu.
De tout évidence l'idée vient du monde méditerranéen, et ces gravures ont une symbolique variée mais toujours très forte!
Cependant, tout ceci ne répond pas vraiment à nos questions. Alors je vais me permettre une hypothèse, bercée par mon imagination. Bien-sûr, comme d'habitude, mon analyse et mon interprétation n'engage que moi.
Au vu du nombre important de représentations de petits pieds de Roc'h Priol, je me dis que cet endroit devait certainement être très "spécial".
Provenant du monde méditerranéen, et n'en connaissant pas d'autres en Bretagne, peut-être, ont elles été faite par un voyageur? S'abritant du mauvais temps Breton sous se rocher, et implorant ses dieux et déesses?
Je n'ai pas de mal à imaginer un homme se réchauffant près de son feu, représentant de cette manière peut-être ainsi sa famille qui lui manque ou simplement disparue?
Je suis certaine que cet endroit, est devenu avec le temps, un endroit sacré, rempli de croyances diverses et de légendes aujourd'hui méconnues.
Difficile de dater ces Vestigium Pedis, mon imagination en est encore plus exacerbée.
Finalement, tout ça pour parler des petits pieds de Roc'h Priol presque complètement oubliés, gravés dans cet endroit hors du temps. Il serai dommage de ne pas faire profiter de ce site, aux personnes qui, comme moi se projettent aux temps de nos aïeux.
Je ne saurai certainement jamais qui et dans quels contextes elles ont été faites, mais aujourd'hui elles sont là et elles ont le mérite de nous faire rêver.
N'hésitez surtout pas à me parler de votre ressenti et de vos hypothèses, ce sera avec plaisir que je les prendrais en considération.
Sources:
- Wikipédia
- Topic-topos
- Internet